Colère des Palestiniens contre l’Autorité palestinienne et le Département d’État américain suite à une enquête sur le meurtre de Shireen Abu Akleh
Le département d’Etat américain a déclaré lundi, au terme d’une enquête balistique, après avoir analysé le projectile qui a tué la journaliste Shireen Abu Akleh que les enquêteurs n’ont pu parvenir à une conclusion définitive, Shireen Abu Akleh avait été « vraisemblablement » la victime d’un tir depuis une position israélienne. Tout en précisant qu’il n’avait « aucune raison » de croire que ce tir était intentionnel.
Les experts américains n’ont « aucune raison » de croire qu’il s’agissait d’un tir intentionnel, a ajouté le département d’Etat. L’armée israélienne a de son côté affirmé avoir expertisé la balle et estimé qu’il n’était pas possible de déterminer de manière « définitive » l’origine du tir fatal.
sraël dit avoir expertisé la balle ayant tué la journaliste sans pouvoir parvenir à «une conclusion définitive». Alors que la famille de la défunte s’est dite «atterrée» par cette annonce, pour l’Autorité palestinienne il s’agit d’une tentative de cacher la vérité.
«Nous sommes atterrés par l’annonce aujourd’hui du département d’État (…) selon lequel un examen de la balle qui a tué Shireen Abu Akleh, une citoyenne américaine, n’a pas permis de conclure sur l’origine de l’arme l’ayant tirée», a écrit la famille de la journaliste dans un communiqué partagé sur Twitter.
L’Autorité palestinienne a dénoncé lundi une tentative de «cacher la vérité» sur la mort de la journaliste. «Nous n’acceptons pas les tentatives de cacher la vérité et nous n’avons pas peur d’accuser Israël (…) qui porte la responsabilité de l’assassinat de Shireen Abu Akleh», a commenté sur Twitter un ténor de l’Autorité palestinienne, le ministre des Affaires civiles Hussein Al Sheikh.
Le procureur palestinien Akram al-Khatib a quant à lui déclaré dans un communiqué que les conclusions de l’enquête américaine le « surprenaient » car Shireen Abu Akleh avait, selon son enquête à lui, été tuée de manière « délibérée » par un soldat israélien.
Selon le procureur palestinien, l’AP a obtenu la garantie de Washington que des experts américains prendraient les tests en charge, « et que la partie israélienne ne serait pas impliquée ». L’armée a vite nié un tel accord. Elle affirme mener elle-même les tests, en présence d’observateurs américains, et promet des résultats rapides. Il apparaît qu’aucun observateur palestinien n’assiste à cette analyse. Cela réduit sa crédibilité, et interroge sur la capacité de Ramallah à défendre les intérêts palestiniens.
De leur côté, les factions et personnalités palestiniennes ont affirmé, aujourd’hui, lundi 4 juillet 2022, leur rejet de la décision de remettre le projectile qui a conduit à la mort de la journaliste Sherine Abu Aqleh en mai dernier par les balles israéliennes à Jénine dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Les factions et personnalités ont considéré cette démarche comme s’inscrivant dans le cadre d’un deal intervenu entre le pouvoir, l’occupation et l’administration américaine dans le but d’obtenir quelques gains en échange du classement du dossier ou de la non-parcours devant la Cour pénale internationale.
par: Arab Observer