Condamnations arabes et internationales de frappes israéliennes sur Gaza
La Jordanie et l’Égypte ont fermement condamné les frappes israéliennes dans la bande de Gaza mardi, quelques heures après le lancement de l’Opération Bouclier et Flèche par l’armée israélienne, alors que 13 personnes ont été tuées dans les frappes, dont plusieurs femmes et enfants.
Dans sa déclaration, la Jordanie a condamné à la fois les frappes à Gaza et un raid de Tsahal à Naplouse, en Cisjordanie. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a souligné « la nécessité pour la communauté internationale d’agir immédiatement et efficacement pour mettre fin à cette agression et assurer la protection du peuple palestinien dans la bande de Gaza et dans tous les territoires palestiniens occupés ».
Le communiqué indique également qu’Amman poursuit ses efforts en vue d’apaiser les tensions et de mettre fin au cycle de la violence dans la région.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que les frappes aériennes « sont incompatibles avec les règles du droit international » et qu’elles risquent d’attiser la violence.
L’Égypte a souvent endossé le rôle de médiateur entre Israël et les groupes terroristes à Gaza.
La Turquie a également condamné Israël pour les frappes aériennes et a souligné la mort de civils.
« Des actions aussi méprisables ne sont en aucun cas acceptables », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. « Nous attendons que ces attaques cessent immédiatement, sans qu’il y ait d’autres pertes humaines et sans que cela n’entraîne une nouvelle spirale de violence dans la région. »
« Nous souhaitons qu’Allah ait pitié de nos frères et sœurs palestiniens qui ont perdu la vie dans ces attaques et nous présentons nos condoléances à l’État de Palestine et à son peuple, a-t-il ajouté.
Une source au sein du Jihad islamique palestinien a déclaré à l’AFP que l’un des hommes tués faisait partie d’une délégation qui devait se rendre au Caire pour une réunion jeudi, qui a été annulée.
La délégation diplomatique russe à Ramallah a déclaré qu’un autre homme tué dans les frappes était un ressortissant russe.
Elle l’a identifié comme étant Jamal Khaswan, et a indiqué que sa femme et son fils avaient également été tués dans la frappe aérienne. Khaswan était apparemment un dentiste qui vivait à l’étage inférieur de l’un des dirigeants du Jihad islamique palestinien dans la ville de Gaza.
Le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a condamné le meurtre « inacceptable » de civils lors des frappes aériennes à Gaza.
Il a noté qu’en plus des trois dirigeants du Jihad islamique palestinien visés par Tsahal, les frappes ont également tué « un médecin, cinq femmes et quatre enfants ».
« Je condamne la mort de civils lors des frappes aériennes israéliennes. C’est inacceptable », a-t-il écrit.
Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP), Mohammed Shtayyeh, a dénoncé le « massacre horrible » à Gaza et a appelé les Nations unies à prendre des mesures.
« L’horrible massacre à Gaza a tué 13 Palestiniens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, et le raid militaire à Naplouse a fait de nombreux blessés, dont des enfants », a écrit Shtayyeh sur Twitter.
« Nous exhortons l’ONU, qui célébrera la Nakba pour la première fois en 75 ans cette année, à condamner cette agression et les meurtres incessants de notre peuple », a-t-il ajouté, en utilisant le mot arabe signifiant « catastrophe », que les Palestiniens utilisent pour se référer aux événements qui ont entouré la création de l’État d’Israël. « Les dirigeants d’Israël ne devraient pas s’en tirer impunément avec les crimes qu’ils ont commis, et des normes cohérentes doivent être établies. »
La France, quant à elle, a rappelé « les obligations de protection des civils et de respect du droit international humanitaire qui incombent à Israël », après la mort des 13 Palestiniens.
Exprimant de nouveau « sa vive préoccupation face à l’escalade en cours à Gaza », Paris a aussi appelé « toutes les parties à continuer à travailler à restaurer un horizon politique en vue d’une paix juste et durable », a souligné Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Dans un communiqué, le ministère qatari des Affaires étrangères a qualifié ces attaques de « nouvel épisode de la série de crimes horribles commis par l’occupation contre le peuple palestinien sans défense, en particulier les femmes et les enfants ».
Doha a également mis en garde contre « l’éloignement des chances de paix et l’élargissement du cycle de violence dus à l’escalade provocatrice d’Israël », tout en exhortant la communauté internationale « à agir d’urgence pour fournir la protection nécessaire au peuple palestinien et pour contraindre Israël à mettre fin à ses violations flagrantes du droit international ».
par: Arab Observer