Ennahdha: Des dirigeants accusent le président du Conseil de la Choura d’avoir commis des erreurs sans précédent

De puissants dirigeants au sein du mouvement de la Fraternité Ennahdha ont accusé le président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, d’avoir commis des « erreurs sans précédent » qui ont contribué à enflammer le peuple contre le mouvement, à travers ses « déclarations désastreuses », notamment celles liées au « Fonds al Karama », et le paiement d’indemnisation à ceux qui ont été exposés pour des violations flagrantes de leurs droits fondamentaux.

Près de 50 membres du conseil de la Choura auraient présenté une motion interne à l’encontre du président du conseil, Abdelkarim Harouni, indique Diwan FM.

La motion de retrait de confiance a été signée par 49 membres. Il s’agit des membres “réformiste” du conseil qui ont dénoncé le rôle joué par Harouni pour apaiser les tensions entre la Choura et le bureau exécutif du mouvement Ennahdha au point d’avoir mal géré la situation.

Ils dénoncent aussi la mauvaise communication de Harouni qui a attisé la colère du peuple tunisien contre Ennahdha.

Il est à noter que le règlement intérieur du Conseil de la Choura d’Ennahdha exige que les pétitions obtiennent 50 signatures afin d’être présentées au Conseil pour règlement, tandis que le vote à son profit requiert 51 voix sur un total de 150 voix représentant les membres de la Conseil de la Choura.

Il convient de noter que plusieurs dirigeants du mouvement Ennahdha des Frères musulmans ont poussé à la démission de Harouni de la présidence du Conseil de la Choura lors d’une réunion extraordinaire tenue le 4 août, suite à l’activation par le président Qais Saeed de l’article 80 de la constitution, sa décision de limoger le Premier ministre Hisham al-Mashishi de son poste, et le gel des travaux du parlement, avec la levée de l’immunité de ses membres.

Cependant, le refus d’Harouni de démissionner et la façon dont il a traité les voix appelant à son retrait ont contribué à augmenter la tension au sein du mouvement, surtout après que de profondes divergences ont été enregistrées sur l’évaluation des décisions de Saeed le 25 juillet dernier, entre ceux qui la considéraient comme un « coup d’État » et ceux qui y ont vu une « correction de la voie démocratique ». Les dirigeants réformistes au sein du mouvement ont appelé Rached Ghannouchi et ses fidèles à faire preuve de courage et à assumer la responsabilité de ce qui s’est passé à travers un diagnostic réaliste.

Harouni, quant à lui, menace depoursuivre en justice les personnes qui sont derrière cette motion.

par: Arab Observer 

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