Crise économique et manque de dollars au Liban

La crainte d’une pénurie de dollars au Liban fait souffler un vent de panique. Fin septembre, la crise économique et le manque de liquidités a provoqué des manifestations dans plusieurs villes du pays, dont certaines ont violemment été réprimées par les forces de sécurité.

La crise économique au Liban a pris une nouvelle tournure. Des centaines de personnes ont manifesté, dimanche 29 septembre, à Beyrouth et dans les grandes villes, afin de dénoncer la crise économique et monétaire qui affecte le pays.
Ces manifestations ont dégénéré à certains endroits, avant d’être réprimées par les forces de sécurité.
À l’origine de ces mouvements de colère, un manque de liquidités en dollars américains qui menace plusieurs secteurs vitaux, notamment ceux de l’importation de blé, de médicaments et de carburant. Les importateurs de carburant ont menacé de faire grève à plusieurs reprises, provoquant ainsi une ruée des citoyens vers les stations-service.
La crise du dollar que connaît le pays a ébranlé dernièrement le taux de change, habituellement fixé à 1 500 livres libanaises. Certains commerçants pratiquent depuis un taux de change supérieur pour couvrir leurs pertes.

Par ailleurs, depuis quelques jours, les clients ne peuvent plus faire de retraits en dollars aux distributeurs automatiques si leurs comptes est alimenté en livres libanaises. S’ils contiennent des dollars, ils sont bloqués. Des mesures qui seraient reliées à une volonté de la Banque du Liban (BDL) de limiter autant que possible la circulation de devises dans un contexte de situation financière fragile. Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a cependant assuré dans la foulée qu’il n’y avait pas de pénurie de dollars dans le pays. Il a également déclaré que la BDL continuait de soutenir la monnaie locale.
Face à l’anxiété des citoyens, la présidence de la République a rappelé que certains articles du Code pénal portant sur « les atteintes à la réputation financière de l’État », ainsi que les sanctions pouvaient être imposées en cas de non respect de ces articles. Un journaliste a été interrogé le 1er octobre par le bureau de lutte contre la cyberciminalité, après avoir raconté sur Twitter qu’il n’avait pas pu retirer des dollars dans une des banques de la capitale. L’homme a, depuis, effacé sa publication à la demande des autorités.
Le secteur bancaire libanais a dû s’accomoder dernièrement avec les sanctions américaines imposées au Hezbollah et à ses alliés locaux.

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