Déplacement forcé des habitants du camp de Nour Shams
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La crise humanitaire dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem, s’aggrave alors que les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur offensive à grande échelle qui a forcé des centaines d’habitants à fuir leurs maisons sous la menace de coups de feu.
Les soldats ont violemment attaqué les maisons, cassé les meubles, agressé les jeunes hommes et expulsé les résidents âgés sans leur permettre d’emporter même des produits de première nécessité comme des vêtements. Les téléphones portables ont également été confisqués.
Des témoins oculaires ont rapporté avoir vu des dizaines de familles quitter le camp sous la contrainte, forcées de partir sous la menace d’une arme tandis que les forces israéliennes tiraient des balles réelles au hasard. Des explosions ont également été entendues par intermittence, accentuant la peur et le chaos parmi les résidents déplacés.
Au cours de leur déplacement forcé, de nombreux résidents ont décrit l’épreuve pénible d’être retenus sous la pluie et la boue pendant des heures. Les jeunes hommes et les adultes, en particulier, ont été soumis à des fouilles physiques, à des mauvais traitements et à une détention prolongée avant d’être autorisés à partir. D’autres ont parlé de la dévastation laissée derrière eux, avec des maisons et des magasins réduits en décombres et des routes creusées.
Les déplacements ont été particulièrement graves dans des quartiers comme Al-Maslakh, Al-Manshiya, Jabal Al-Salihin et Jabal Al-Nasr, qui sont désormais presque déserts. Les familles ont été dirigées vers divers endroits, notamment la ville de Tulkarem, la banlieue de Dhanaba et la ville d’Anabta. Parallèlement, la Société du Croissant-Rouge palestinien aide les résidents âgés et ceux qui ont besoin de soins médicaux en les relogeant dans des zones plus sûres.
Outre les souffrances humaines, les bulldozers ont détruit une grande partie des infrastructures du camp, coupant l’électricité, l’eau et les services Internet. Des maisons, des commerces et des véhicules ont également été endommagés, en particulier à Al-Manshiya et Jabal Al-Salihin, et les destructions se sont maintenant étendues aux rues intérieures du camp.
Le Comité d’urgence du camp de réfugiés de Nour Shams a annoncé lundi que la moitié des résidents du camp avaient fui, tandis que 200 maisons avaient été complètement détruites et 120 autres partiellement endommagées. Les chiffres devraient augmenter à mesure que la situation évolue.
Au milieu de l’assaut en cours, les résidents ont lancé des appels urgents à une intervention, en particulier dans les zones fortement ciblées où les gens restent coincés dans des maisons partiellement détruites. L’un de ces cas concernait la famille Al-Qusayr à Jabal Al-Salihin.
Les troupes militaires israéliennes ont initialement pris d’assaut le camp à l’aube dimanche dans le cadre de leur offensive de 15 jours à Tulkarem et dans son camp de réfugiés. Un siège strict a été imposé, accompagné de tirs des balles réelles, qui ont entraîné jusqu’à présent la mort de trois Palestiniens, dont deux femmes, dont l’une était enceinte de huit mois.