Des affrontements entre policiers et migrants à la frontière greco-turque

La Turquie a de nouveau frappé les forces du régime de Damas en Syrie, au moment où des affrontements se déroulaient samedi entre policiers et migrants à la frontière greco-turque après qu’Ankara eut décidé d' »ouvrir ses portes » pour obtenir un soutien des Européens dans la crise.
Les nouvelles frappes turques interviennent après la mort de 33 militaires turcs dans des bombardements aériens attribués par Ankara au régime de Bachar al-Assad dans la région d’Idleb (nord-ouest de la Syrie) jeudi. Vendredi, un autre soldat turc a été tué.

La Turquie a affirmé qu’elle avait détruit une « installation d’armes chimiques » dans la région d’Alep. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG, a mis en doute cette affirmation, évoquant une frappe contre un aéroport militaire syrien.
Face à cette situation très tendue, Ankara s’efforce depuis de rallier la communauté internationale. Pour faire pression sur l’Europe, elle a mis à exécution sa menace de laisser passer les migrants qui voudraient se rendre en Europe, notamment par la Grèce.

La police grecque s’efforçait samedi de repousser avec des grenades lacrymogènes des milliers de migrants qui tentaient de franchir depuis la Turquie, dont certains jetaient des pierres en direction des forces de l’ordre, ont constaté des journalistes sur place.

Ces échauffourées se déroulaient au poste-frontière turc de Pazarkule (Kastanies côté grec). Des milliers de migrants ont passé la nuit à la frontière, se regroupant autour de braseros.
Cette escalade entre Ankara et Damas a aussi tendu les rapports entre la Turquie et la Russie, l’un des principaux soutiens du régime syrien.
Vendredi, le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont eu un entretien téléphonique lors duquel ils ont exprimé leur « inquiétude ».

Les deux dirigeants pourraient se rencontrer à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin.
Russes et Turcs ont émis le souhait d’une « réduction des tensions » en Syrie lors de rencontres entre hauts responsables des deux pays ces derniers jours, a néanmoins affirmé samedi le ministère russe des Affaires étrangères.
Les responsables des deux pays ont également dit vouloir « protéger les civils à l’intérieur et à l’extérieur de la zone de désescalade (d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie) et fournir une aide humanitaire d’urgence à tous ceux qui en ont besoin », selon la même source.
Ces dernières semaines, le président Erdogan a plusieurs fois sommé les forces syriennes de se retirer de certaines zones à Idleb d’ici la fin février, menaçant sinon de l’y contraindre par la force. En théorie, ce délai arrive à expiration samedi à minuit.
Le régime syrien, appuyé par Moscou, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d’Idleb, ultime bastion rebelle et terroriste.
Les combats et bombardements ont provoqué une catastrophe humanitaire, faisant près d’un million de déplacés. le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.

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