Renouvellement des combats armés dans la région du Haut-Karabakh

Des combats ont opposé lundi matin les forces arméniennes à l’armée azerbaïdjanaise, en violation d’un accord de trêve humanitaire négocié sous l’égide de la Russie et entré en vigueur samedi.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont accusées mutuellement lundi 12 octobre d’avoir procédé à de nouvelles attaques à l’intérieur et autour du Haut-Karabakh, mettant ainsi en péril la fragile trêve entrée en vigueur samedi.

Le ministère de la défense azerbaïdjanais a ainsi affirmé sur Twitter que les forces arméniennes bombardaient les districts de Goranboy, Terter et Agdam et qu’elles étaient « exténuées » et en retraite dans la région d’Hadrout. Le centre d’information du gouvernement arménien a de son côté assuré que l’armée azerbaïdjanaise avait été repoussée et qu’elle avait subi « de lourdes pertes humaines et en équipement militaire ».

Le cessez-le-feu, conclu après des négociations marathon à Moscou sous la tutelle du président russe Vladimir Poutine, avait déjà été violé dimanche à la suite d’un bombardement azerbaïdjanais contre un régiment arménien en riposte, selon Bakou, à une attaque arménienne à la roquette contre un immeuble civil.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré lundi qu’il était très important que le cessez-le-feu soit respecté et que la présidence étudiait la situation sur le terrain avec attention.

Le ministre arménien des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanyan, s’est entretenu ce lundi à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Il a accusé l’Azerbaïdjan de contribuer à la diffusion de l’influence turque dans la région et de faire appel à des mercenaires proturcs, ce qu’Ankara dément.

« Nous voulons le cessez-le-feu, nous voulons des mécanismes de contrôle sur le terrain », a-t-il dit, estimant qu’ils permettraient d’identifier l’auteur d’une attaque et le camp qui ne respecte pas la trêve.

S’exprimant en amont d’une réunion prévue à Berlin des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne, le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, a exhorté la Turquie à faire davantage pour mettre fin aux tensions.

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a pour sa part réitéré ses appels à la Turquie pour qu’elle s’implique dans le processus de paix, qui est conduit depuis des années sous la médiation de la France, de la Russie et des États-Unis.

La reprise des combats dans le Haut-Karabakh a fait craindre que le conflit, vieux de plusieurs décennies, ne se transforme en guerre plus vaste impliquant la Turquie, proche de Bakou, et la Russie, liée à Erevan par un accord de défense. La région est en outre traversée d’oléoducs essentiels à l’approvisionnement des marchés mondiaux du pétrole et du gaz.

par:  Arab Observer

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