Des dizaines de morts dans des frappes israéliennes à Rafah
La ville de Rafah, située à la frontière avec l’Egypte, nouvelle cible de l’opération israélienne à Gaza, a subi une série de frappes aériennes israéliennes dans la nuit de dimanche à lundi, qui a fait 52 morts palestiniens.
Elles ont touché 14 maisons et trois mosquées dans différents secteurs de Rafah, selon le gouvernement du Hamas. L’armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir mené une série de raids contre des cibles terroristes dans le sud de la bande de Gaza, ajoutant que ceux-ci étaient terminés.
Ces frappes, d’une intensité supérieure à celle des derniers jours, ont provoqué des nuages de fumée, ont constaté des journalistes de l’AFP et des témoins.
Mais les frappes de la nuit ne semblent pas marquer le début de cette offensive, qui inquiète la communauté internationale, y compris les États-Unis, principal allié d’Israël.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à son armée de préparer une offensive sur Rafah, où se masse actuellement la majeure partie de la population du territoire palestinien, selon l’ONU. Le Hamas a prévenu dimanche qu’une telle offensive torpillerait tout accord pour une libération des otages qu’il détient encore à Gaza.
La victoire est à portée de main, a déclaré sur la chaîne américaine ABC News Benjamin Netanyahu, qualifiant Rafah de dernier bastion des bataillons terroristes du Hamas.
Israël assurera un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter la ville, a-t-il ajouté, sans préciser où les civils pourraient se réfugier.
Le président américain Joe Biden a exhorté le premier ministre israélien, lors d’un entretien téléphonique dimanche, à garantir la sécurité de la population palestinienne tandis que plusieurs États ont mis en garde contre une catastrophe humanitaire en cas d’assaut sur la ville surpeuplée.
Dans les conditions actuelles, Washington ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population, a indiqué un haut responsable de l’administration américaine, soulignant que la population civile n’a nulle part où aller.
Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l’Égypte, au nombre d’1,4 million selon l’ONU, en grande majorité des déplacés ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois entre Israël et le mouvement islamiste.
Environ 1,7 million de personnes, d’après l’ONU, sur un total de 2,4 millions d’habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure. Beaucoup ont été déplacées plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le sud à mesure que les combats s’étendaient.
Rafah, devenue un gigantesque campement, est le dernier centre urbain où l’armée israélienne n’a pas encore pénétré et le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.