Des membres du mouvement Ennahdha publient une déclaration « la rectification du processus »
Des membres du mouvement Ennahdha ont appelé la direction du parti « à assumer la responsabilité des manquements à l’égard des revendications du peuple tunisien et du climat de tension et d’agitation qui doit être apprécié à juste titre, au vu des orientations politiques, économiques et sociales non efficaces du parti et de la manière dont été gérées les litiges et crises politiques ».
Ces membres appellent dans une pétition interne à « la dissolution immédiate du bureau exécutif d’Ennahdha ».
Les signataires de la pétition demandent au président du mouvement Rached Ghannouchi de « faire prévaloir l’intérêt national et de prendre les meures qui s’imposent dans l’intérêt de la Tunisie pour garantir le retour au fonctionnement normal du parlement et rétablir la confiance en l’institution parlementaire ».
Ils appellent également le conseil de la choura d’Ennahdha de prendre ses responsabilités et dissoudre immédiatement le bureau exécutif du parti ». Il s’agit aussi « de charger une cellule de crise, bénéficiant d’une cote de popularité acceptable, d’examiner la situation grave que vit le pays pour garantir un retour rapide des activités des institutions constitutionnelles et la reprise du processus ».
Le député d’Ennahdha Oussama Sghaier, un des signataires de la pétition a déclaré samedi à l’agence TAP, qu’un groupe de jeunes appartenant au mouvement Ennahdha ont publié une pétition interne réclamant « la rectification du processus ».
« Après la collecte du plus grand nombre de signatures, cette pétition sera adressée ultérieurement aux institutions du parti avec l’objectif de parvenir à des solutions efficaces », a-t-il expliqué.
Dans un autre contexte, la radio tunisienne « Mosaique » a rapporté aujourd’hui qu’une unité de sécurité a pris en charge l’exécution d’une décision hier soir de placer l’ancien procureur de la République près le tribunal de première instance, le juge Bechir Akremi, en résidence surveillée.
Dimanche 25 juillet, le président de la République avait décidé le gel des activités du parlement et la levée de l’immunité de tous les députés. Il a également décidé de démettre de ses fonctions le chef du gouvernement et assurer, lui-même, la présidence du ministère public.
Depuis l’annonce de ces décisions, des unités militaires et sécuritaires déployées aux alentours du parlement ont empêchés le président de l’Assemblée des représentants du peuple et président du mouvement Ennahdha ainsi que plusieurs députés d’accéder au siège du parlement. Le président de l’ARP et quelques députés accompagnés des partisans d’Ennahdha ont observé un sit-in devant le parlement à l’aube du lundi 26 juillet et ont quitté les lieux le jour même.
Réuni lundi soir, le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a estimé que les mesures exceptionnelles annoncées par le président de la République sont « inconstitutionnelles ».
Ennahdha a dénoncé dans un communiqué publié mardi dernier, « un coup d’Etat contre la Constitution et les institutions, à travers le gel des activités parlementaires et la monopolisation de tous les pouvoirs sans aucun contrôle constitutionnel ».
Il est à noter que le Mouvement de la fraternité Ennahdha devait tenir une réunion de son Conseil de la Choura, pour délibérer à nouveau sur les décisions annoncées par le président Kais Saied, au milieu des divergences de positions en son sein, entre l’option d’escalade poursuivie par son leader Rached Ghannouchi et le courant qui le soutient d’une part, et l’opotion de se calmer et accepter le fait accompli d’autre part.
par: Arab Observer