Des milliers de Français manifestent contre la réforme des retraites

Des centaines de milliers de Français manifestaient de nouveau, mardi, contre la réforme des retraites. Selon la CGT, ils étaient 500 000 à Paris, et 2,8 millions dans toute la France, un chiffre en hausse par rapport à la mobilisation du 19 janvier. De son côté la préfecture de police de Paris a recensé 87 000 manifestants dans la capitale et 1,272 million dans le pays. les syndicats appellent à de nouvelles mobilisations mardi 7 et samedi 11 février.

Selon la CGT, 2,8 millions de personnes ont défilé dans le pays, contre 1,272 million selon la police. Dans plusieurs grandes villes, comme Montpellier, Nantes, Rennes ou Marseille, la participation était supérieure à celle du 19 janvier, lors de la première mobilisation. À Paris, les organisateurs ont compté 500 000 manifestants, quand la préfecture de police en a dénombré 87 000, et le cabinet indépendant Occurrence 55 000.

Les opposants à la réforme des retraites ont défilé mardi 31 janvier dans des cortèges fournis, les syndicats revendiquant davantage de manifestants que le 19 janvier, pour tenter de faire reculer le gouvernement. Partout en France, les cortèges affichaient le même refus de la réforme phare d’Emmanuel Macron et son report de l’âge légal de départ à 64 ans.

« C’est une des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d’années », a déclaré Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, notant, peu avant le départ du cortège parisien vers 14h00, qu’il y avait « plus de monde » dans la rue que le 19 janvier. Entre un et deux millions de manifestants selon les sources, avaient alors battu le pavé.

« Dans tous les retours que j’ai, c’est plus que le 19 », a renchéri son homologue de la CGT Philippe Martinez, tandis que Frédéric Souillot (FO) a mis en avant un « tir de barrage ».

Selon les chiffres communiqués par les préfectures, ils étaient par exemple 25 000 à Lyon (contre 23 000 le 19) ou 28 000 à Nantes (contre 25 000). À Marseille, quelque 40 000 personnes ont défilé, contre 26 000 le 19 janvier.

Une nouvelle fois, les villes petites et moyennes ne faisaient pas défaut à la mobilisation comme Alès (7000), Angoulême (8500) ou Mende (2200). Certaines préfectures ont toutefois enregistré un moindre nombre de manifestants comme Clermont-Ferrand ou Orléans (8 500 contre 12 000) par rapport au 19 janvier.

Au total, onze mille policiers et gendarmes étaient mobilisés, dont 4000 à Paris. À 18h15, 23 interpellations étaient recensées dans la capitale, selon la préfecture. Quelques incidents entre les forces de l’ordre et des ultras ont eu lieu durant le parcours, puis à l’arrivée près des Invalides, ont constaté des journalistes AFP.

Quelques heurts ont aussi éclaté en fin de cortèges à Nantes (quatre interpellations) et à Rennes (16 interpellations) où la police a fait usage d’un canon à eau pour disperser les derniers manifestants. Mais dans l’ensemble, les défilés se sont déroulés dans le calme.

Les syndicats, réunis en début de soirée au siège de FO, doivent désormais décider des suites du mouvement, et probablement annoncer au moins une nouvelle journée de mobilisation. Tout en tenant compte de la baisse du nombre de grévistes dans plusieurs secteurs publics et privés. Ainsi à la SNCF, 36,5% des cheminots ont cessé le travail mardi, contre 46,3% le 19 de source syndicale.

Même recul dans l’Education nationale, où le ministère comptabilisait à la mi-journée un quart de grévistes dans le primaire comme dans le secondaire, tandis que la FSU annonçait 55% de professeurs des collèges et des lycées en grève.

Moins de grévistes également chez EDF (40,3% contre 44,5% le 19, selon la direction), ce qui n’a pas empêché des baisses de charges nocturnes dans les centrales électriques, sans toutefois causer de coupures.

Exception dans ce décor, les raffineries et dépôts pétroliers de TotalEnergies ont à nouveau oscillé entre 75% et 100% de grévistes selon la CGT, qui a déjà déposé un préavis pour la semaine prochaine et n’exclut pas « un arrêt des installations ».

par: Arab Observer

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