Des organisations critiquent la Turquie pour avoir exclu les détenus politiques de la loi d’amnistie

Le Parlement turc a commencé la semaine dernière à débattre d’un projet de loi visant à faire sortir quelque 90.000 détenus – sous forme de libération anticipée ou de placement en résidence surveillée – pour soulager les prisons surpeuplées. Mais les personnes condamnées pour « terrorisme », parmi lesquelles se trouvent de nombreux journalistes et opposants politiques, seront exclues de cette mesure, au grand dam des organisation de défense des droits humains. Le projet de loi défendu par le gouvernement turc vise à limiter le risque de propagation de la pandémie de Covid-19 aux prisons turques, où quelque 286.000 personnes étaient enfermées en 2019.
La Turquie a enregistré près de 57.000 cas de nouveau coronavirus, dont 1.198 mortels, selon le dernier bilan officiel publié dimanche. Le projet de loi examiné par Parlement exclut aussi les détenus condamnés ou jugés pour acte de « terrorisme », homicide volontaire, trafic de stupéfiants ou encore crimes à caractère sexuel.

Des groupes de défense des droits humains tels que Human Rights Watch et Amnesty International ont critiqué le texte pour avoir exclu les détenus politiques condamnés en vertu d’une loi antiterroriste controversée.
Ils ont également condamné l’absence de nombreux journalistes, opposants politiques et avocats sous garde à vue et n’avaient pas encore été poursuivis.
Il s’agit notamment des accusés jugés ou en attente du début de leur procès, et des détenus en attente d’accusations formelles en vue de leur procès.

Le parlement turc a adopté lundi soir une loi approuvant la libération de dizaines de milliers de détenus pour tenter de désengorger un univers carcéral menacé
La loi a été adoptée par 279 voix contre 51, a indiqué sur Twitter Milena Buyum, une militante d’Amnesty International en Turquie.
Elle a ajouté qu’au cours de plusieurs jours de débats au parlement qui ont précédé le vote du projet de loi, « pas un seul des amendements de l’opposition n’a été accepté ».
Selon les chiffres du ministère de la Santé publiés lundi, la Turquie a enregistré plus de 61 000 contaminations et près de 1 300 personnes ont péri.

Trois personnes purgeant des peines de prison en Turquie sont décédées après avoir été atteintes du Covid-19, a annoncé lundi le ministre de la Justice, au moment où le Parlement examine une amnistie pour une partie des prisonniers.
« 17 détenus dans cinq établissements pénitentiaires ouverts ont été testés positifs au Covid-19. Trois sont décédés lors des traitements », a déclaré à la presse le ministrre Abdulhamit Gül. Les prisons dites « ouvertes » en Turquie sont soumises à des conditions de sécurité minimales. Les prisonniers y sont généralement transférés en vue d’une prochaine remise en liberté lorsque leur peine touche à sa fin et ils bénéficient de permissions de sortie. M. Gül a affirmé que les 14 autres détenus étaient traités dans des hôpitaux et que l’un d’eux, souffrant par ailleurs d’une maladie chronique, était « en soins intensifs ». « Aucun cas n’a été enregistré dans les prisons fermées », a-t-il ajouté.

par: Arab Observer

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