Des organisations mettent en garde contre les répercussions de l’agression turque sur le nord de la Syrie
Les organisations de défense des droits de l’homme ont mis en garde contre les répercussions de toute opération militaire dans le nord de la Syrie, la zone densément peuplée, appelant toutes les parties à arrêter toute escalade et à protéger les civils des deux côtés.
À la lumière des menaces turques croissantes de lancer une agression militaire terrestre contre le nord de la Syrie et des frappes aériennes continues sur des sites kurdes à l’intérieur du territoire syrien, les organisations de défense des droits de l’homme ont mis en garde contre les répercussions de toute agression militaire turque sur le nord de la Syrie, appelant toutes les parties pour arrêter toute escalade et protéger les civils des deux côtés.
L’agression turque contre le nord de la Syrie suscite la terreur dans le cœur de milliers de Syriens déplacés, dans la crainte qu’ils ne se retrouvent à nouveau contraints de fuir les zones contrôlées par les milices syriennes fidèles à Ankara, accusées d’avoir commis de nombreuses crimes, bénéficiant de l’influence qu’ils ont acquise de la couverture turque.
Les menaces du président turc, Recep Tayyip Erdogan, d’attaquer les forces Kurdes en Syrie ont effectivement de quoi préoccuper, en raison de la déstabilisation que cela pourrait entraîner dans un Moyen-Orient structuré par un entrelacs complexe et mouvant d’alliances et d’inimitiés.
Par exemple, une offensive terrestre turque pourrait « compromettre les acquis de la guerre contre les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie », où les Kurdes ont agi en première ligne, soutenus par Washington. C’est la mise en garde qu’a lancée, mercredi, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, à son homologue turc, Hulusi Akar.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a aussi appelé mercredi Ankara à la retenue, tandis que le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, exprimait sa « vive préoccupation ». Le même jour, les forces russes, déployées dans le nord de la Syrie depuis 2015 pour sauver le régime de Bachar el-Assad, ont accru leur présence dans la ville de Tal Rifaat, sous contrôle des Kurdes, près de la frontière. De quoi dissuader l’armée turque d’attaquer le secteur.
Le président turc a répété la semaine dernière qu’il comptait ordonner « le moment venu » une offensive terrestre, alors que son aviation bombarde depuis le 20 novembre les positions des combattants kurdes syriens (YPG), qu’il accuse de soutenir les séparatistes kurdes turcs du PKK. Ce dernier, qui dispose aussi de bases et de camps d’entraînement en Irak, mène une insurrection contre l’Etat turc depuis 1984 au prix d’un conflit ayant fait 40.000 morts et est considéré comme organisation terroriste par Ankara mais aussi par les pays occidentaux.
par: Arab Observer