Des pourparlers de haut niveau sur la trêve à Gaza ont lieu au Qatar
Des discussions à haut niveau en vue d’une trêve dans la bande de Gaza se tiennent jeudi 15 août au Qatar à l’heure où le territoire palestinien, ravagé par plus de dix mois de guerre, subit de nouveaux bombardements intensifs de l’armée israélienne.
Ce nouveau cycle de négociations indirectes se tient à l’appel des médiateurs Egypte, Qatar, et Etats-Unis, alors que les craintes d’une escalade militaire au Moyen-Orient s’amplifient.
Les négociateurs arabes jouent la carte d’éviter une escalade d’hostilités régionales, alors que Biden reconnait que les négociations sont devenues difficiles.
Un cessez-le-feu de la guerre menée par Israël à la petite langue de terre côtière détruite et sa population majoritairement sans abri, est réclamé avec force par la communauté internationale.
Le président Joe Biden a estimé qu’un cessez-le-feu pourrait permettre d’éviter une attaque iranienne en riposte à l’assassinat, que Téhéran impute à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans la capitale iranienne le 31 juillet.
Biden a reconnu cependant que les négociations pour une trêve deviennent difficiles, après des mois de blocage.
Un porte-parole de la Maison Blanche a évoqué jeudi un début prometteur des discussions qui viennent de commencer à Doha sur un cessez-le-feu et une libération des otages dans la bande de Gaza.
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a indiqué s’attendre à ce que les discussions continuent vendredi, ajoutant: Nous en sommes à un point où le cadre de l’accord est généralement accepté et où les lacunes à combler concernent sa mise en oeuvre.
« Il faut que les otages soient libérés, il faut du répit pour les civils palestiniens à Gaza, de la sécurité pour Israël et une baisse des tensions dans la région, et tout cela le plus vite possible », a-t-il dit.
Dans le même contexte, le mouvement palestinien Hamas a annoncé le 11 août qu’il acceptait le plan Biden lancé en juin dernier et la résolution du Conseil de sécurité sur la guerre à Gaza.
Mercredi, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, ont appelé toutes les parties à ne pas les saper, un avertissement voilé à l’Iran, au Hamas et à Israël.
Il n’y a plus de temps à perdre, a affirmé le même jour à Beyrouth l’émissaire américain Amos Hochstein, un cessez-le-feu qui pourrait aussi mettre fin aux échanges de tirs meurtriers entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas et de Téhéran.
La formation libanaise a annoncé mercredi soir la mort de deux de ses combattants dans de nouvelles frappes israéliennes dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël.
Les nouvelles discussions en vue d’un cessez-le-feu se basent sur un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden. Une première phase prévoit une trêve de six semaines accompagnées d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, et de la libération d’otages – enlevés lors de l’attaque du Hamas – contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Les responsables américains indiquent qu’Israël a en fait atteint la fin du chemin dans sa guerre contre la bande de Gaza, dans un rapport publié jeudi à New York Times.
Ils doutent également que la stratégie de Tsahal dans la bande de Gaza conduise à des résultats décisifs.
Les responsables américains affirment que bien qu’Israël ait frappé le vaste réseau de tunnels du Hamas, il n’a pas réussi à le détruire.
Ils notent cependant que certains complexes de tunnels, que le Hamas utilisait comme centres de commandement, sont maintenant inutilisables mais le réseau de tunnels dans la bande de Gaza est beaucoup plus grand qu’Israël ne l’avait prévu et reste un moyen efficace pour le Hamas de cacher ses dirigeants et de déplacer ses membres, estiment les responsables américains.
Les négociations à Qatar se tiennent en présence du directeur de la CIA William Burns, selon une source américaine proche des négociations, ainsi que des chefs du Mossad, le service de renseignement israélien, et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Selon la chaîne Al-Qahera News, les médias américains ont révélé que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait émis de nouvelles conditions aux négociations visant à échanger les détenus et les prisonniers et à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.