Des responsables houthis en route pour des pourparlers en Arabie saoudite
Espoir d’une percée dans le conflit au Yémen. Des représentants des rebelles houthis, soutenus par l’Iran, ont quitté Sanaa à destination de l’Arabie saoudite. Une première visite annoncée publiquement depuis qu’une coalition militaire dirigée par Riyad a engagé un conflit contre eux en 2015, ont indiqué, jeudi 14 septembre, des sources yéménites.
Des responsables yéménites houthis sont attendus à Riyad en Arabie saoudite. Cette annonce faite jeudi solde publiquement le rapprochement entre le camp des rebelles proches de l’Iran et celui du gouvernement soutenu par les Saoudiens.
« Le royaume accueille une délégation de négociateurs représentant la partie houthie yéménite », a ainsi rapporté la chaîne de télévision officielle saoudienne Al Ekhabariya, ajoutant que les discussions auront pour objectif de « trouver une solution politique complète » à la crise au Yémen, négocier « un cessez-le-feu total » et passer « du conflit à la stabilité ». La Saudi Press Agency, également un organe officiel, a indiqué que Riyad avait « invité une délégation de Sanaa à visiter le royaume ».
« Un avion omanais a décollé en direction de Riyad transportant la délégation Houthie », avait indiqué un responsable de l’aéroport de Sanaa.
« Des préparatifs sont en cours pour la visite d’une délégation houthie à Riyad dans les prochaines 72 heures », avait précisé un responsable gouvernemental yéménite proche du dossier, dans une déclaration confirmée par les Houthis et des sources diplomatiques occidentales.
Un diplomate occidental au Yémen avait aussi déclaré que la visite des Houthis pourrait avoir lieu « aujourd’hui » (jeudi) ou dans les deux jours à venir.
Ali Al-Qhoom, membre du conseil politique des Houthis, a également annoncé la visite sur X (ex-Twitter). Il a ajouté que la délégation des rebelles houthis se rendrait en Arabie saoudite à bord d’un avion omanais.
L’annonce de cette visite intervient cinq mois après l’organisation, par des responsables saoudiens, de pourparlers dans la capitale yéménite Sanaa, aux mains des rebelles.
Parmi les demandes formulées par les rebelles houthis figuraient alors le paiement des salaires de leurs fonctionnaires par le gouvernement yéménite et le lancement de nouvelles destinations au départ de l’aéroport de Sanaa, qui a été longtemps fermé jusqu’à ce que des vols reprennent avec la Jordanie et l’Égypte l’année dernière.
Sur le terrain, le cessez-le-feu négocié par les Nations unies continue de tenir dans une large mesure même s’il a officiellement pris fin en octobre dernier.
Ce rapprochement avec les Saoudiens survient aussi plusieurs mois après un réchauffement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, qui étaient à couteaux tirés pendant des années sur différents dossiers.
Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est plongé depuis huit ans dans une guerre opposant les rebelles houthis au gouvernement, appuyé par une coalition militaire dirigée par Riyad.