Des Sanctions réciproques entre les Etats-Unis, l’UE et la Chine
Les Etats-Unis, l’Union européenne, le Canada et la Grande-Bretagne ont imposé lundi des sanctions contre des responsables chinois pour atteintes aux droits de l’homme dans le Xinjiang.
Les pays occidentaux entendent ainsi tenir Pékin pour responsable des détentions massives visant la minorité musulmane des Ouïghours dans le nord-ouest de la Chine.
« Malgré une condamnation internationale qui croît, (la Chine) continue de commettre un génocide et des crimes contre l’humanité dans le Xinjiang », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans une déclaration en amont de réunions avec les ministres de l’Union européenne et de l’OTAN à Bruxelles cette semaine.
Ces sanctions – interdictions de visas et gels d’avoirs – publiées dans le Journal officiel de l’UE, sont motivées par le traitement des membres de la minorité musulmane ouïghoure dans le Xinjiang, territoire autonome du nord-ouest de la Chine.
Elles visent notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, accusé de « graves atteintes aux droits de l’homme », de « détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïghours et aux membres d’autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d’atteintes systématiques à leur liberté religieuse ».
Les autorités chinoises ont immédiatement réagi en prenant des sanctions en représailles contre l’UE, visant des parlementaires, des diplomates et des cercles de réflexion.
La Chine a annoncé des sanctions à l’encontre de 10 individus et 4 entités de l’Union européenne, leur reprochant de nuire gravement à la souveraineté et aux intérêts de la Chine, mais aussi d’avoir propagé de façon pernicieuse des mensonges et de fausses informations.
D’après le porte-parole, les entités et les individus sanctionnés sont : Reinhard Butikofer, Michael Gahler, Raphael Glucksmann, Ilhan Kyuchyuk et Miriam Lexmann du Parlement européen, Sjoerd Wiemer Sjoerdsma du Parlement néerlandais, Samuel Cogolati du Parlement fédéral belge, Dovilė Šakalienė du Seimas (parlement) de la République de Lithuanie, le chercheur allemand Adrian Zenz, le chercheur suédois Björn Jerdén, le Comité politique et de sécurité du Conseil de l’Union européenne, la Sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen, l’Institut Mercator pour les études chinoises en Allemagne et la Fondation Alliance des démocraties au Danemark.
Ces individus et leurs familles ne sont plus autorisés à entrer sur la partie continentale de la Chine, ni dans les régions administratives spéciales de Hong Kong et Macao, a fait savoir le porte-parole, ajoutant que les entreprises et les institutions associés à eux n’étaient également plus autorisés à faire des affaires avec la Chine.
« La partie chinoise enjoint l’Union européenne à réfléchir sur elle-même, à confronter directement la gravité de ses erreurs et à les corriger », a indiqué le porte-parole, sommant l’UE d’arrêter de faire la leçon aux autres sur les droits de l’Homme et d’interférer dans leurs affaires internes.
« L’UE doit mettre un terme à cette pratique hypocrite du deux poids et deux mesures, et arrêter de s’engager davantage sur la mauvaise voie. Sinon, la Chine prendra résolument d’autres mesures », a mis en garde le porte-parole.
par: Arab Observer