Deux massacres ont fait 58 morts au Congo
Cinquante-huit personnes ont été tuées dans deux massacres cette semaine dans la province d’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), où une délégation de haut niveau est attendue vendredi sur les questions sécuritaires.
Deux nouveaux massacres ont endeuillé la région de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RD Congo), région en proie à des flambées de violences depuis 2017. D’abord, 23 personnes ont été tuées le 8 septembre, puis 35, deux jours plus tard, dans la région forestière de Tshabi, en territoire d’Irumu, proche de la frontière ougandaise.
Le ministre de l’Intérieur, Adjio Gidi a accusé le groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF) d’être à l’origine de ces deux massacres qui ont provoqué « un mouvement important de population ».
Les auteurs « sont des ADF qui fuient la pression militaire du côté de la province du Nord-Kivu, précisément de Beni », a-t-il précisé.
L’armée congolaise affirme en effet mener depuis novembre dernier des « opérations d’envergure » contre les ADF dans la province du Nord-Kivu, voisine de l’Ituri. Ces miliciens, qui vivent en brousse, attaquent depuis les civils en Ituri face aux offensives de l’armée.
Les ADF constituent de ce fait l’un des trois groupes armés les plus violents parmi ceux qui sont encore en activité dans l’est de la RDC, soit plus d’une centaine, de même source.
« Les personnes ont été tuées par tous types d’armes, des armes blanches et des armes à feu », a déclaré un responsable de la communauté Nyali de Tshabi, Richard Balengilyao.
Cette même source fait état de 17 personnes disparues et sans doute enlevées. « La zone de Tshabi est une zone forestière, donc les recherches sont très difficiles. Actuellement l’armée congolaise aidée de la population est en train de chercher encore des victimes dans la forêt », a-t-elle ajouté.
Frontalière du Soudan du Sud et de l’Ouganda, riche en or, la province de l’Ituri est le théâtre d’autres massacres de civils dans sa partie nord, en territoire de Djugu, depuis décembre 2017. À Djugu et ses environs, la milice Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) est accusée d’avoir tué des centaines de civils, prétendant défendre l’une des communautés de l’Ituri, les Lendu.
par: Arab Observer