Diab a amorcé des consultations parlementaires pour former le gouvernement

Tout juste nommé, le Premier ministre libanais Hassan Diab a amorcé samedi des consultations parlementaires en vue de former un nouveau gouvernement. Sunnite mais soutenu par le Hezbollah, le nouveau chef du gouvernement est contesté par les populations sunnites.

Le nouveau Premier ministre libanais, le sunnite Hassan Diab, a été désigné jeudi par le président Michel Aoun au terme de plusieurs semaines de tractations. Mais il est déjà contesté par les populations sunnites qui dénoncent la désignation d’un chef de gouvernement soutenu par le mouvement chiite Hezbollah.
Samedi 21 décembre, des routes étaient bloquées dans la région du Akkar et à Tripoli, dans le nord du pays, au lendemain d’une journée marquée par des échauffourées à Beyrouth. Hassan Diab, ancien ministre de l’Éducation, peu connu du grand public, a tout de même amorcé des consultations parlementaires en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Le Premier ministre a rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, qui a insisté sur la nécessité de former un gouvernement représentatif de l’ensemble des blocs parlementaires ainsi que du mouvement de protestation.
Un mouvement populaire inédit avait poussé l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, et son gouvernement à la démission le 29 octobre. Les manifestants réclament depuis la formation d’un cabinet de technocrates et d’indépendants.
Mais certains partis ont déjà fait part de leur réticence, voire leur refus, de participer au prochain cabinet. Samedi, le bloc du leader druze Walid Joumblatt a annoncé le boycott des consultations et fait savoir qu’il ne participerait pas au gouvernement.

De son côté, Saad Hariri n’a pas publiquement apporté son soutien à son successeur, tandis que le principal bloc parlementaire sunnite qu’il préside « ne participera pas au prochain gouvernement », a indiqué une source proche du parti.
Les Forces libanaise (FL), parti chrétien dont les ministres avaient été les premiers à démissionner après le début du mouvement de protestation, ont eux aussi maintes fois annoncé leur refus d’adhérer à un gouvernement « politique ».
Vendredi, Hassan Diab a appelé les manifestants à lui « accorder une chance » pour former un « gouvernement exceptionnel » et promis de rencontrer dès dimanche « divers représentants » du mouvement de protestation. Mais l’appui apporté par le Hezbollah et ses alliés a attisé la colère d’une partie de la rue, notamment des sunnites, qui y voient une marginalisation de leur communauté dans ce pays multiconfessionnel.
Depuis des mois, le Liban est en proie à l’une de ses pires crises socio-économiques et financières depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). La communauté internationale a conditionné toute nouvelle aide financière à la formation d’un cabinet réformateur.

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