Donald Trump déclare sa solidarité avec l’Arabie saoudite et est prêt à réagir à l’attaque d’Aramco dès que l’Arabie saoudite identifie le coupable
Donald Trump a exprimé sa solidarité avec l’Arabie saoudite qui a subi samedi 14 septembre des attaques de drones contre le plus grand site mondial de transformation de brut, et s’est dit prêt à «agir» dès que Riyad désignera «le coupable».
Les États-Unis se sont déclarés «prêts à riposter» aux attaques de drones la veille contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, qui ont entraîné une réduction de moitié de sa production.
«L’approvisionnement en pétrole de l’Arabie saoudite a été attaqué. Il y a des raisons de croire que nous connaissons le coupable, sommes prêts à riposter en fonction des vérifications, mais nous attendons que le Royaume [saoudien, ndlr] nous dise qui il estime être le coupable de cette attaque, et sous quelle forme nous devrons agir!», a tweeté Donald Trump, qui faisait ainsi pour la première fois allusion à une éventuelle réponse militaire.
Dans un tweet précédent, le Président américain avait «autorisé l’utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve, si besoin, pour une quantité qui reste à définir».
Selon le ministre de l’Énergie, le prince Abdoulaziz ben Salmane, cité samedi par la Saudi Press Agency, 5,7 millions de barils par jour sont concernés par l’interruption partielle, soit près de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce quotidien mondial du pétrole.
Les États-Unis ont imputé les attaques à l’Iran, ce que la République islamique a nié, dénonçant des accusations «insensées».
Cela pourrait ébranler la confiance des investisseurs dans Aramco, géant pétrolier qui prépare son introduction en Bourse. L’opération a été retardée plusieurs fois, notamment en raison de conditions défavorables. Tandis que les marchés surveillent de près la réaction de l’Arabie saoudite, le PDG d’Aramco, Amin Nasser, a déclaré que «des travaux» étaient «en cours» pour rétablir la production.
Le prince Abdel Aziz ben Salmane, récemment nommé ministre de l’Energie, a assuré qu’une partie de la baisse de production serait compensée par les stocks. Un retour à la normale complet de la production pourrait prendre des semaines, selon Bloomberg News citant des sources anonymes.
Ryad, premier exportateur mondial de pétrole brut, dispose de cinq gigantesques installations de stockage souterrain qui peuvent contenir des dizaines de millions de barils.
Lors d’un entretien téléphonique entre Donald Trump et le prince héritier, la Maison Blanche a condamné les attaques contre des «infrastructures vitales pour l’économie mondiale». Mais la Maison Blanche a fait savoir que Donald Trump n’excluait toujours pas l’hypothèse d’une rencontre avec le président iranien Hassan Rohani malgré les accusations portées contre Téhéran.
L’envoyé de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, s’est déclaré «extrêmement préoccupé» par les attaques, également condamnées par des voisins de Ryad (les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Koweït). Paris a exprimé sa «solidarité» avec Ryad.
Des ministres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), réunis à Jeddah, ont aussi condamné l’attaque. Il n’était pas clair si l’Iran était présent à la réunion de l’OCI, convoquée initialement pour examiner le plan du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’annexer des pans de la Cisjordanie occupée.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné les attaques et appelé toutes les parties à «la retenue pour prévenir toute escalade», selon son porte-parole. «Toute turbulence de ce genre ne contribue pas à la stabilisation du marché des hydrocarbures», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov au quotidien économique Vedomosti.