Début du vote pour l’élection présidentielle en Syrie
La Syrie tient mercredi une élection présidentielle qui doit offrir, sans surprise, un quatrième mandat au président Bachar al-Assad. Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (04H00 GMT) dans les territoires contrôlés par le régime, soit les deux tiers de ce pays ravagé par la guerre. Ils fermeront à 19H00 locales, à moins d’une prolongation. Les résultats pourront être annoncés dans les 48 heures.
Depuis plusieurs semaines, les portraits du dirigeant de 55 ans sont visibles sur toutes les places. Dans un pays à l’économie en lambeaux et aux infrastructures en ruines, Bachar al-Assad se présente comme l’homme de la reconstruction, après avoir sauvé son régime grâce à l’appui de la Russie et de l’Iran, ses alliés indéfectibles.
Face à lui, deux candidats inconnus du grand public et considérés comme des faire-valoir : l’ex-ministre et parlementaire Abdallah Salloum Abdallah et un membre de l’opposition tolérée par le pouvoir, Mahmoud Mareï.
Les Occidentaux ont d’ores et déjà rejeté le scrutin, le deuxième du genre depuis le début, en 2011, d’une guerre impliquant une multitude de belligérants et des puissances étrangères. Le conflit a fait plus de 388.000 morts et poussé à l’exil des millions de Syriens.
Plus de 12 000 bureaux de vote ont été aménagés dans les zones gouvernementales, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur. Selon les registres, le pays compte officiellement un peu plus de 18 millions d’électeurs. Mais compte tenu des millions de réfugiés à l’étranger, le nombre de votants sera en réalité plus bas. Le pays a par ailleurs été morcelé par la guerre : les régions autonomes kurdes du Nord-Est vont ignorer le scrutin, tout comme le dernier grand bastion jihadiste et rebelle d’Idleb (nord-ouest), qui compte trois millions d’habitants.
La loi électorale impose aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans consécutifs avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l’opposition en exil, très affaiblie.
Pour le président sortant, nul besoin de meetings de campagne ni d’entretiens avec des médias. Avant le scrutin, le chef de l’État a toutefois décrété une amnistie pour des milliers de prisonniers.
En 2014, le maître de Damas avait obtenu plus de 88% des voix, selon les résultats officiels. Le taux de participation dépassait les 73%.
C’était la première élection présidentielle faisant concourir plusieurs candidats. Auparavant, Bachar al-Assad et son père Hafez étaient désignés par des référendums, où bien souvent le oui l’emportait à plus de 97% des voix.
par: Arab Observer