Différends au sein d’Ennahdha en raison du remaniement ministériel du gouvernement tunisien
Le conseil de la Choura du mouvement Ennahdha a dit soutenir le remaniement ministériel annoncé, samedi dernier, par le chef du gouvernement Hichem Mechichi, et qui a pour but de “conférer plus d’efficacité à l’action gouvernementale”.
Le conseil a également réitéré la position du parti qui appelle à hâter l’organisation d’un dialogue national pour déterminer les réformes nécessaires et les priorités en vue de faire face aux difficultés économiques et sanitaires.
Dans un communiqué rendu public, lundi, à l’issue de sa 48ème session, le conseil de la Choura a formulé l’espoir de voir les différentes parties politiques soutenir ce remaniement, pour apaiser les tensions et se concentrer sur les défis auxquels le pays fait face, dont notamment la lutte contre la pandémie et ses retombées.
“Ces actes de violence sont injustifiés et n’ont rien à voir avec les mouvements de protestation pacifique garantis par la loi et la Constitution”, souligne le communiqué.
Par ailleurs, l’organe consultatif d’Ennahdha s’est dit, “profondément préoccupé” par les émeutes nocturnes qui ont éclaté dans plusieurs régions du pays, dénonçant “les actes de vandalisme qui ciblent les biens publics et privés ainsi que des institutions administratives et des commerces”.
A cet égard, le conseil de la Choura a dit espérer que toutes les parties “fassent preuve de responsabilité en vue de parachever la mise en place des instances constitutionnelles et assumer leur fonction de contrôle de l’action gouvernementale”.
Au sein du mouvement islamiste, l’unanimité à ce sujet semble faire défaut. Dans une déclaration à Mosaïque, Yamina Zoghlami a indiqué que « le remaniement ne sera entériné, que si Mechichi renonce aux noms, objet de soupçons de corruption ou de conflits d’intérêt ».
Zoghlami a appelé le chef du gouvernement à ne pas soumettre ces noms à la séance plénière, soulignant : « Mechichi n’assume pas la responsabilité du choix de ces ministres, ce sont les partis qui les ont choisis d’en assumer la responsabilité ».
De même, le député Néji Jmal affirme que « Le chef du gouvernement a le droit d’opérer un remaniement, mais des soupçons de corruption et de conflit d’intérêts pèsent sur certaines personnalités, dont il aurait dû éviter la désignation ».
Dans un autre contexte, le conseil de la Choura a exhorté les élus du peuple à prendre en considération la situation du pays et à privilégier le dialogue entre les différents blocs parlementaires, pour mettre un terme aux tiraillements qui ont eu des effets négatifs sur l’institution législative et ses travaux.
Selon le même communiqué, le conseil de la Choura a complété l’élection des membres du bureau exécutif d’Ennahdha après l’élection de 17 membres lors de la dernière session du conseil, tenue le 31 décembre 2020.
par: Arab Observer