Tunisie: Ennahdha incite à la guerre civile dans le pays
Les politiciens tunisiens ont accusé le mouvement Ennahdha, dirigé par Rached Ghannouchi, d’incitation à la guerre civile et aux combats dans le pays, dans le contexte d’appel du président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, aux partisans de son parti de descendre dans la rue pour affronter les manifestants et les réprimer, dans un communiqué considéré comme un aveu d’avoir des « milices ».
Le président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, a déclaré dans la soirée du mercredi 20 janvier 2021 sur la chaîne Al Zitouna, que les partisans d’Ennahdha peuvent descendre dans la rue bravant le couvre-feu pour s’opposer aux individus qui saccagent les biens privés et publics durant la nuit.
Il a tenu à rassurer sur l’unité du mouvement Ennahdha et a réaffirmer que les partisans du mouvement seront dans la rue pour protéger le pays, dans les différentes régions qui sont secouées par les manifestations nocturnes, et que les jeunes d’Ennahdha seront déployés pour aider les forces de sécurité en vue de protéger les biens privés et publics.
Ces déclarations interviennent dans un contexte sécuritaire et social extrêmement sensible en Tunisie. Plusieurs manifestations et troubles nocturnes ont secoué la Tunisie durant ces derniers jours sur fond d’une colère sociale face à la dégradation de la situation socioéconomique.
Sauf que les forces sécuritaires, en dépit de quelques dérapages, ont prouvé leur capacité à gérer cette situation de chaos observée durant les derniers jours.
Hichem Mechichi a indiqué qu’il comprenait les manifestants et leur désir de s’exprimer, mais a aussi tenu à rappeler que rien ne justifie le non-respect du couvre-feu, les actes de pillage et la dégradation des biens. « Je comprend vos revendications, mais il y a une différence entre protestations légitimes et actes de pillage et de violence », avait-il dit.
Déployer les jeunes d’Ennahdha nous fait certainement rappeler l’activité des Ligues de protection de la révolution, un mouvement proche du parti islamiste, qui avait été à l’origine de plusieurs actes de violence dont notamment l’attaque contre le siège de l’UGTT en 2012.
par: Arab Observer