Ennahdha continue de faire pression sur le gouvernement d’Elyes Fakhfekh
La Tunisie connaît une escalade de la crise politique, qui a éclaté depuis la formation du gouvernement d’Elyes Fakhfakh, soumis à une double pression, que ce soit en ce qui concerne la suspicion de conflits d’intérêts qui lui sont liés, ou de la part de certains partis partisans comme le mouvement des Frères musulmans, Ennahdha.
Après que le pays a connu une période difficile de débats parlementaires acharnés sur la situation de l’ingérence extérieure en Libye, et que ses effets ont atteint la coalition gouvernementale, le chemin de la crise continue de dégénérer entre une équipe à la recherche de modifications gouvernementales de ses propres comptes et une autre équipe qui s’accroche à la composition actuelle du gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
Selon des observateurs, la mise en cause d’Elyès Fakhfakh pour un conflit d’intérêts dans l’attribution d’importants marchés publics de gestion des décharges est du pain bénit pour Ennahdha et pour le groupe Al Badr des frères Ben Ayed, proches du mouvement islamiste et actifs dans le même secteur.
Le parti de Rached Ghannouchi «entend bien se saisir de l’affaire pour abréger le mandat d’Elyès Fakhfakh, après avoir échoué à imposer l’idée d’un gouvernement d’union nationale pour gérer les conséquences de l’épidémie de Covid-19», souligne Africa Intelligence, qui rappelle que le chef de gouvernement a péché aux yeux des islamistes en prenant fait et cause pour le président Kaïs Saïed, devenu la leur bête noire. Il a péché aussi en refusant de satisfaire leur demande d’élargir la coalition gouvernementale à Qalb Tounes et, pourquoi pas, à Al-Karama, les deux satellites d’Ennahdha, dans ce qu’ils appellent un «gouvernement d’union nationale».
Ce raidissement de la position d’Ennahdha a été exprimé dans un communiqué publié hier, dimanche 5 juillet 2020, au lendemain de la réunion de son bureau exécutif, où le parti de Rached Ghannouchi affirme qu’il suit les enquêtes sur les soupçons de conflit d’intérêts concernant Elyes Fakhfakh. Cela a affecté l’image de la coalition gouvernementale, estime Ennahdha, ce qui requiert une révision de sa position vis-à-vis du gouvernement et de la coalition qui le compose.
La prochaine session du conseil de la choura réexaminera cette position, a enfin menacé Ennahdha, en maintenant la pression sur M. Fahfakh et sur ses alliés au gouvernement, notamment les parti Echaâb et Attayar, eux aussi proches du président Kaïs Saïed.
Pour rappel, à l’issue de la réunion du bureau exécutif, samedi 4 juillet 2020 sous la présidence de Rached Ghannouchi, le parti islamiste se disait préoccupé. Et ce, « quant au refus du chef du gouvernement d’élargir la coalition gouvernementale comme il lui l’a été demandé ».
« Le but étant que le gouvernement soit plus cohérent et harmonieux et capable de faire face aux défis économiques et sociaux. Et à la situation critique que traverse le pays exigeant la collaboration de toutes les forces nationales pour la surmonter ». C’est ce qui ressort de la déclaration rendue publique et relayée par l’agence TAP.
pour lever l’épée de Damoclès qui pèse sur Elyes Fakhfakh, Ennahdha exige « d’élargir la coalition gouvernementale ». En faisant entrer son nouvel allié Qalb Tounes et, au passage, se débarrasser du mouvement Achaab coupable à ses yeux « de s’aligner » avec le diable Abir Moussi.
Une allusion au vote du parti de Zouhair Maghzaoui en faveur de la récente initiative du PDL. Laquelle vise à classer l’organisation des Frères musulmans comme étant terroriste.
Disons pour conclure que le bureau exécutif d’’Ennahdha envoie un message codé au chef du gouvernement, aux abois. Soit se soumettre à ses exigences (équilibrer la coalition gouvernementale en introduisant Qalb Tounes dans la bergerie et mettre le mouvement du Peuple sur la touche). Soit subir les foudres d’une destitution en règle
par: Arab Observer