Ennahdha: Divisions sur la position sur le nouveau gouvernement tunisien
La Tunisie est devant un nouveau défi, Hichem Mechichi, le Premier ministre nommé il y a trois semaines, peine à former son gouvernement. Ses concertations s’avèrent difficiles en raison de la crise politique que connait le pays. Hichem Mechichi a donc annoncé qu’il mènera désormais des concertations pour former un gouvernement, uniquement composé de « compétences nationales indépendantes ». Le parti islamiste Ennahdha refuse ce choix et appelle à respecter les résultats des dernières élections législatives.
Ennahdha s’oppose toujours à tout gouvernement composé de compétences indépendantes, pour le parti islamiste, il est obligatoire de former un gouvernement politique et de prendre en considération l’équilibre parlementaire et les résultats des élections.
Des rapports de presse en Tunisie ont révélé que le mouvement Ennahda vit une scission pour la formation du gouvernement technocratique par le Premier ministre désigné Hicham Mechichi, car la « Fraternité » ne s’est pas mise d’accord sur une position unifiée concernant son soutien ou se dressant sur son chemin.
Selon des sources proches du mouvement de la Fraternité Ennahdha, la division s’est produite entre ceux qui voulaient soutenir le gouvernement Mechichi, prudemment, et ne se pliant pas à la tempête et se rendant compte de la difficulté de la situation, et ceux qui refusaient de soutenir le prochain gouvernement car le mouvement émergerait les mains vides.
Selon des sources proches d’Ennahdha, la position du parti par rapport au gouvernement pourrait être, à 80%, une position logique d’accord avec attentisme. Dans la mesure où les nahdhaouis, ayant, avec le temps et les expériences, appris qu’il faut savoir plier sous les rafales de vent pensent qu’il vaudrait mieux laisser passer la tempête, quitter le pouvoir, momentanément, le temps de pouvoir rebondir ultérieurement.
Mais le 20% qui restent suivre la logique Rached Ghannouchi qui ne compte, décidément, pas appréhender le prochain congrès du parti les mains vides, en position de perdant, et, surtout, dans la position de quelqu’un qui n’a rien à offrir à ses partisans comme les postes clés du gouvernement ou de l’administration.
Donc, pour Ghannouchi, il ne faut pas qu’il y ait de congrès, dans de telles circonstances, et la seule façon qui lui reste pour reporter ce congrès demeure la situation de force majeure, qu’il pourrait, éventuellement, évoquer en cas de refus du gouvernement et dissolution du parlement.
Hier, Nouredine Bhiri, un de ses cadres dirigeants, a annoncé que son parti se prononcera de nouveau sur la décision du chef du gouvernement après la réunion de son conseil de la choura.
“Nous sommes contraints de revenir vers les organes du parti qui ont le pouvoir de prendre la décision quelle qu’elle soit”, a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse officielle TAP. “Le nouveau gouvernement doit représenter le peuple tunisien qui a voté lors des législatives” de 2019, avait expliqué Abdelkarim Harouni, président de ce conseil, lors d’une conférence de presse lundi matin, expliquant que “le recours à des compétences indépendantes (pour former le nouveau gouvernement) serait un coup porté contre la démocratie et les partis” politiques.
Mais pour le chef du gouvernement désigné, “l’instabilité politique constatée ces dernières années en Tunisie et la crise économique, outre les différends entre les protagonistes politiques, requièrent la formation d’un gouvernement d’action économique et sociale, dont le citoyen sera au premier rang de ses priorités”.
par: Arab Observer