Ennahdha mobilise ses partisans contre le président Kaïs Saïed
Le dirigeant au sein d’Ennahdha, Fathi Ayadi a annoncé que le bureau exécutif du parti a décidé de mobiliser ses partisans, ainsi que tous les tunisiens désireux de défendre leur expérience démocratique et de descendre dans la rue, protester contre l’entêtement du président de la République, Kaïs Saïed, à vouloir bloquer les affaires de l’Etat, en refusant la nomination de ministres proposés par Mechichi et plébiscités par l’ARP.
« Le mouvement va convier ses partisans à descendre dans la rue à une date qui sera déterminée ultérieurement, pour soutenir l’expérience démocratique dans le pays », a fait savoir le porte-parole du mouvement Fathi Ayadi.
Ayadi a appelé les partisans d’Ennahdha et les défenseurs de la démocratie en Tunisie, à défendre leurs acquis, le jour de la manifestation, il a ajouté que le bureau exécutif d’Ennahdha avait confirmé sa position appuyant le chef du gouvernement et que toute autre solution, notamment la démission du locataire de la Kasbah, sera rejetée, car cela représente une menace pour l’expérience démocratique de la Tunisie.
Ennahdha répond ainsi, aux propos de Kaïs Saïed qui la menaçait, pas plus tard qu’hier, par la force du peuple, assurant à ses chefs qu’ils auront en face d’eux, le peuple dont il sera le premier membre. Ennahdha veut, en organisant cette manifestation, montrer à Kaîs Saïed qui contrôle réellement, la rue et qui a le contrôle du peuple.
Ennahdha veut, par ailleurs, reprendre l’initiative des évènements et ne plus se contenter de subir les assauts de Saïed, qui commence à lui asséner coup sur coup, notamment, en faisant bouger ses coordinations régionales, comme elle pense que c’est le cas, en ce moment même à Al Kamour et en les combattant à travers ses alliés de l’UGTT, avec des grèves à n’en plus finir.
Ennahdha entend, par ailleurs, combattre Kaïs Saïed par ses propres armes, puisqu’il ne cesse de répéter qu’il jouit de la force de la légitimité du fait du nombre de ses électeurs. Elle veut lui montrer que, question nombre de partisans, ils n’ont rien à lui envier.
Le malheur avec cette surenchère et avec l’usage et la manipulation de la rue, c’est que les différents protagonistes sont en train de jouer avec le feu et d’appeler les tunisiens à s’entretuer. Car ce qu’ils ne tiennent pas en considération, c’est l’état d’esprit du tunisien qui en est arrivé au stade de se dire qu’il n’a plus grand-chose à perdre et qu’il est prêt à jouer son va tout !
Le 16 janvier dernier, le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, avait procédé à un remaniement ministériel portant sur 11 portefeuilles (parmi 25).
Les 11 nouveaux ministres avaient obtenu la confiance du Parlement 10 jours après. Cependant le président tunisien Kaïs Saïed n’a pas adressé jusqu’à ce jour d’invitation aux nouveaux ministres pour la prestation de serment.
Saïed avait critiqué, mercredi lors d’une réunion au palais présidentiel de Carthage avec des élus de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP/Parlement), ce qu’il a qualifié d’« issue juridique impossible à la crise de prestation de serment ».
par: Arab Observer