Enquête ouverte par les démocrates pour destituer Trump
L’enquête ouverte il y a plus d’un mois par l’opposition démocrate en vue de destituer Donald Trump s’accélère. Qu’importe si Charles Kupperman, l’adjoint du conseiller à la sécurité nationale John Bolton ne s’est pas présenté lundi 28 octobre au Congrès, où il avait été convoqué par les élus démocrates.
La Chambre des représentants américaine a décidé de voter, jeudi, pour la première fois en séance plénière une résolution formalisant l’enquête en vue de destituer Donald Trump et autorisant des auditions publiques, a annoncé sa présidente démocrate, Nancy Pelosi. Le président américain et les républicains affirment depuis des semaines que l’enquête ouverte par les démocrates est illégitime parce qu’elle n’a pas été autorisée par un vote en séance plénière de la Chambre.
Le texte « établit la procédure pour des auditions ouvertes aux Américains » et « énonce les droits garantis au président et à sa défense », a écrit Nancy Pelosi dans une lettre adressée à son groupe parlementaire. La résolution, qui sera d’abord soumise à un vote en commission mercredi et a de bonnes chances d’être approuvée à la Chambre des représentants, « autorise la publication des transcriptions d’auditions » et « présente les procédures nécessaires pour transmettre les preuves à la commission judiciaire », selon Mme Pelosi.
« Nous prenons cette initiative afin d’éliminer tout doute sur le fait que le gouvernement Trump puisse refuser de transmettre des documents, empêcher les auditions de témoins, ignorer des injonctions dûment autorisées ou continuer à faire entrave à la Chambre des représentants », poursuit-elle.
Jeudi, la Chambre des représentants, où l’opposition est majoritaire, votera pour la première fois en séance plénière pour formaliser cette enquête et autoriser des auditions publiques. Ce sera l’occasion de voir si des élus sortent des rangs de leur parti respectif.
La résolution, qui sera soumise au vote, prévoit de donner les moyens au président de se défendre, à condition qu’il coopère à l’enquête, selon une copie rendue publique mardi. La Maison Blanche a immédiatement dénoncé une « arnaque » : les droits de Donald Trump restent « pas clairs et incertains », a-t-elle jugé dans un communiqué.
La Maison Blanche refuse jusqu’ici de coopérer à une enquête qu’elle qualifie de « chasse aux sorcières » et a intimé aux membres de l’administration de ne pas répondre aux convocations du Congrès.
Outrepassant ces consignes, neufs hauts responsables ont déjà témoigné à huis clos. Selon les informations qui ont fuité après ces auditions, ils ont dépeint à petites touches les efforts déployés par des proches de Donald Trump, dont son avocat personnel Rudy Giuliani, en marge des canaux officiels de la diplomatie américaine, pour forcer Kiev à salir Joe Biden.
C’est en plus d’un autre témoignage de directeur des affaires européennes au sein du Conseil de sécurité nationale, Alexander Vindman est le premier témoin auditionné à avoir écouté l’appel téléphonique du 25 juillet, au cours duquel Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de « se pencher » sur l’ancien vice-président Joe Biden, et les affaires de son fils Hunter en Ukraine.
Les démocrates, qui avancent à marche forcée, pourraient voter en fin d’année sur des articles de mise en accusation du président . Il restera ensuite au Sénat d’organiser le procès du président. Compte tenu de la majorité républicaine dans cette enceinte, il semble peu probable à ce stade qu’il soit destitué.