Equateur:L’état d’urgence déclaré en raison des protestations sur l’augmentation du prix du carburant
L’état d’urgence a été déclaré jeudi en Equateur par le président Lenin Moreno, alors que des manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant ont incendié des barricades et lancé des pierres contre les forces de l’ordre, lesquelles ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Lenin Moreno a annoncé cette semaine que son gouvernement allait supprimer des subventions au carburant, en vigueur depuis 40 ans, dans le cadre d’une réforme fiscale destinée à réduire le déficit budgétaire du pays.
Alors que la mesure prenait effet jeudi, chauffeurs de taxi et routiers ont bloqué les rues de la capitale Quito dès le début de la matinée, avant que des manifestants – étudiants et syndicats en tête – se joignent au mouvement en installant des barricades et en incendiant des pneus.
L’État sud-américain, très endetté, ne veut plus être contraint par les quotas de production de l’OPEP.
L’Équateur l’a annoncé lundi, il quittera l’OPEP en janvier. Le pays sud-américain, qui a dû faire appel au Fonds monétaire international, souhaite augmenter librement sa production de pétrole, pour remplir les caisses de l’État.
l’OPEP contraint ses membres à réduire leur production pétrolière, depuis début 2017, pour soutenir les cours mondiaux.
L’Équateur avait demandé à l’organisation de pouvoir échapper à cette contrainte, en février dernier. Visiblement sans succès. L’Équateur s‘en va. Il officialise une situation de fait : pas un seul mois de l’année 2019, le pays n’a respecté les quotas imposés par le cartel.
De jeunes manifestants masqués se sont opposés à la police anti-émeute, qui les a repoussés avec des tirs de gaz lacrymogène tout en déployant des véhicules blindés. «Pour garantir la sécurité des citoyens et éviter le chaos, j’ai ordonné un état d’urgence national», a déclaré Moreno.
S’exprimant plus tard dans la soirée lors d’une visite à Guayaquil, ville située sur la côte Pacifique où ont aussi eu lieu des manifestations, le président a dit que les émeutes violentes étaient «presque entièrement» sous contrôle.