Erdogan veut remettre les relations avec l’UE sur les rails
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit mardi prêt à « remettre sur les rails » les relations entre la Turquie et l’Union européenne (l’UE), traversées par de fortes tensions sur de nombreux dossiers, notamment l’exploration d’hydrocarbures en Méditerranée orientale.
« Nous sommes prêts à remettre nos relations sur les rails », a déclaré M. Erdogan, ajoutant : « nos amis Européens montreront la même volonté ».
Depuis plusieurs semaines, les responsables turcs multiplient les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets de tension, qui, outre la dispute maritime gréco-turque en Méditerranée orientale, portent notamment sur le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment au Nagorny Karabakh.
Cette apparente volonté d’apaisement survient alors qu’Ankara s’inquiète d’un possible durcissement américain à son égard, avec la prochaine entrée en fonction d’une nouvelle administration démocrate à Washington, et de se voir imposer des sanctions plus lourdes par l’UE, susceptibles de plomber davantage l’économie turque.
Pour tenter d’apaiser les tensions avec l’UE, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu est attendu le 21 janvier à Bruxelles. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen et le président du Conseil, Charles Michel, sont à leur tour attendus en Turquie fin janvier, selon M. Erdogan.
Outre les contentieux entre la Turquie et l’UE en tant que bloc, M. Erdogan a évoqué lors de son discours les relations particulièrement tendues entre Ankara et Paris et émis le vœu d’une prochaine normalisation.
Bien que le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE lancé en 2005 soit au point mort depuis plusieurs années, M. Erdogan a répété que son pays ambitionnait toujours de faire partie du bloc, estimant que le départ du Royaume-Uni pourrait jouer en faveur d’Ankara. «L’incertitude créée par le Brexit pourrait être surmontée si la Turquie prend la place qu’elle mérite au sein de la famille de l’UE», a-t-il dit.
Ces travaux d’exploration gazière menés par la Turquie dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre étaient depuis des mois au centre de tensions. La crise s’est intensifiée avec le déploiement en août par la Turquie du navire de recherche sismique Oruç Reis dans les zones disputées.
En décembre, les dirigeants de l’Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de sanctionner les actions « illégales et agressives » de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.
par: Arab Observer