Erdogan s’engage à réduire les taux d’intérêt, la livre turque continue de baisser
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vouloir abaisser de nouveau les taux d’intérêt alors que l’inflation en Turquie a atteint 73,5% sur an en mai.
«Que personne n’attende cela de nous, ce gouvernement n’augmentera pas les taux d’intérêt. Au contraire, nous allons continuer de les baisser», a affirmé M. Erdogan lors d’une conférence de presse à la suite d’une réunion avec son cabinet.
Dans un discours prononcé, Erdogan a cherché à minimiser la hausse annuelle des prix à la consommation à 73% le mois dernier comme l’un des nombreux problèmes pour l’économie qui devraient commencer à décliner au début de l’année prochaine.
La livre turque a chuté de 0,4% par rapport au dollar mardi sur fond de craintes d’une inflation plus élevée alors que le président Recep Tayyip Erdogan s’est engagé à continuer à baisser les taux d’intérêt.
Le président turc estime, à rebours des théories économiques classiques, que les taux d’intérêt élevés favorisent l’inflation. Il avait contraint fin 2021 la banque centrale à abaisser son taux directeur de 19% à 14%, entre septembre et décembre, provoquant l’effondrement de la monnaie nationale.
La déclaration d’Erdogan intervient après que le taux d’inflation annuel de la Turquie a augmenté de plus de 36% en décembre dernier, en raison d’une crise monétaire causée par sa politique non conventionnelle de baisse des taux d’intérêt.
« Les chiffres de l’inflation ne sont pas conformes aux réalités économiques de la Turquie et il espère que les avantages de la politique économique d’Ankara seront réalisés au cours de l’été », a déclaré le président turc dans un discours aux députés du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
L’inflation en Turquie a atteint 73,5% sur an en mai, au plus haut depuis décembre 1998, poussée par l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation, selon les données officielles publiées vendredi.
L’inflation est au coeur des débats en Turquie, à un an de l’élection présidentielle, prévue en juin 2023, l’opposition et nombre d’économistes accusant l’Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer sciemment et largement son ampleur. «Nous n’avons pas de problème d’inflation. Mais un problème de cherté de la vie», a affirmé le chef de l’État turc.
par: Arab Observer