Erdogan:La décision d’ouvrir les frontières est conforme au droit international
La décision de la Turquie de ne pas retenir les migrants sur son territoire correspond pleinement au droit international, a estimé le Président Recep Tayyip Erdogan.
S’exprimant devant les députés de son parti au parlement turc, Recep Tayyip Erdogan a justifié la décision d’ouvrir la frontière du pays pour permettre aux migrants d’aller en Europe.
«Notre décision d’ouvrir les frontières est pleinement conforme au droit international et à la Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée par l’Onu», a-t-il lancé.
Il s’en est également pris aux pays européens, affirmant qu’ils ne respectaient pas leurs engagements quant au soutien accordé aux migrants. M.Erdogan a notamment critiqué les autorités grecques pour avoir empêché des demandeurs d’asile de se rendre en Europe.
«Aujourd’hui, chaque pays européen qui ferme ses frontières, essayant de les renvoyer en les battant et en les frappant, violent la Déclaration universelle des droits de l’Homme », a-t-il ajouté.
Dans le même temps, le Président turc a déclaré que son pays était prêt à dépenser davantage d’argent pour régler la situation des migrants.
«La Turquie a déjà dépensé 40 milliards de dollars pour les réfugiés et dépensera 40 milliards de dollars supplémentaires. Si les pays européens veulent résoudre ce problème, ils doivent soutenir notre décision sur la Syrie», a-t-il estimé.
Malgré l’accord conclu en 2016 entre Ankara et Bruxelles aux termes duquel le gouvernement turc s’est engagé à lutter contre les passages illégaux moyennant une aide financière de l’UE, la Turquie a ouvert ses frontières avec l’Union européenne, affirmant qu’elle ne pouvait plus contenir les flux de migrants à cause de l’aggravation de la situation dans le gouvernorat syrien d’Idlib.
Ainsi, selon les dernières informations de l’agence de presse Anadolu, qui se réfère au ministère turc de l’Intérieur, plus de 135.000 migrants ont traversé la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis le samedi 29 février.
Dans le même temps, les autorités grecques nient ces informations, indiquant ce mercredi 4 mars qu’environ 15.000 migrants se trouvent à la frontière de la Grèce. Les gardes-frontières disent avoir empêché 28.000 tentatives de franchir la frontière et avoir arrêté 220 personnes entrées illégalement dans le pays.