Extension de l’autorité du Maroc sur le domaine maritime de Sahara occidental
Le Maroc a intégré les eaux du Sahara occidental dans son espace maritime, en adoptant deux lois élargissant sa compétence juridique sur cette ancienne colonie espagnole au statut toujours indéfini.
Ces lois visent à réactualiser l’arsenal juridique national », en phase avec « la souveraineté totale du royaume sur ses frontières effectives, terrestres et maritimes », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avant l’adoption du texte au Parlement à Rabat. Ces lois, établissant la compétence juridique du Maroc sur l’espace maritime couvrant les eaux territoriales de Tanger (nord) à Lagouira, à la frontière mauritanienne, ont été adoptées à l’unanimité par les députés et saluée par des applaudissements.
La question du statut du Sahara occidental, toujours considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisari, qui milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination. Cette vaste étendue désertique située au nord de la Mauritanie, bordée par environ 1.000 km de côte atlantique, est en grande partie contrôlée par le Maroc, qui veut une « autonomie sous contrôle » pour la zone qu’il considère comme partie intégrante de son territoire. En gestation depuis des années, la délimitation des eaux, au statut toujours indéfini, a par le passé suscité des tensions entre le Maroc et l’Espagne, notamment après des explorations pétrolières dans la zone.
Le dossier sera abordé vendredi à l’occasion de la première visite à Rabat de la nouvelle ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, a indiqué M. Bourita après le vote. « Nous ne voulons pas imposer un fait accompli mais nous sommes prêts au dialogue avec l’Espagne dans le cadre de nos droits essentiels et souverains », a-t-il dit devant le Parlement. Mi-décembre, le gouvernement espagnol avait rappelé au Maroc que la délimitation des frontières maritimes avec des pays voisins était régie par « un accord mutuel ».