Des femmes afghanes manifestent pour le droit à l’éducation
Un groupe de femmes afghanes a manifesté vendredi dans la capitale, Kaboul, pour protester contre la fermeture des écoles et des universités pour les étudiantes, et a considéré cette décision comme une « violation de leurs droits fondamentaux » dans la société, selon un site afghan.
Le vice-ministre de l’Information et de la Culture du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid avait précédemment déclaré que les manifestantes devaient obtenir un permis du ministère de la Justice.
Six jeunes Afghanes ont brièvement tenté, jeudi matin à Kaboul, de manifester pour revendiquer leur droit à l’éducation. Avant d’en être violemment empêchées par des talibans qui ont tiré en l’air.
« Si elles avaient demandé l’autorisation de manifester, elles l’auraient eue », s’est défendu un chef taliban, après que ses hommes aient tiré en l’air pour disperser les manifestants.
La matinée, trois jeunes femmes voilées et portant des masques médicaux ont déplié, devant le lycée pour filles Rabia Balkhi, dans l’Est de la capitale afghane, elles avaient été rejointes par trois autres manifestantes, dont l’une portant une pancarte sur laquelle elle avait écrit « L’éducation est l’identité humaine », « Ne politisez pas l’éducation ! ». « Ne brisez pas nos stylos, ne brûlez pas nos livres, ne fermez pas nos écoles », ajoutait la banderole, illustrée d’une photo de jeunes filles voilées dans une salle de classe.
Une dizaine de talibans en armes sont intervenus, ils ont violemment repoussé les jeunes filles vers le portail d’entrée, fermé, du lycée. L’un d’eux s’est emparé de leur banderole, qu’il a repliée en boule, alors que les autres s’en prenaient aux journalistes étrangers et tentaient de les empêcher de filmer. Un taliban a alors tiré en l’air une brève rafale avec son pistolet-mitrailleur.
Les manifestantes se sont réfugiées à l’intérieur de l’établissement et les talibans ont fait la chasse aux cameramen et photographes, tentant de s’emparer de leurs caméras. L’un d’eux a donné un coup de crosse à un cameraman étranger. Ils étaient commandés par un jeune homme sans armes, qui s’est présenté comme Mawlawi Nasratullah, chef des Forces spéciales talibanes pour Kaboul et sa région.
Depuis qu’il a pris le contrôle du pays le mois dernier, le mouvement terroriste taliban a imposé de nouvelles lois et règles dans le système éducatif. Selon un décret publié à la veille de la réouverture des universités privées, les étudiantes doivent porter une cape noire et le niqab, à condition qu’ils poursuivent leurs études dans des classes non mixtes.
par: Arab Observer