France: Cinquième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites

Ce jeudi se déroulait la cinquième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites. En raison des vacances scolaires, il y avait moins de participation que les journées précédentes. La CGT a revendiqué 1,3 million de manifestants, tandis que le ministère de l’Intérieur en a comptabilisé 440 000 sur l’ensemble du territoire.

La CGT a revendiqué 1,3 million de manifestants, le chiffre le plus faible depuis le début de la mobilisation le 19 janvier. Le ministère de l’Intérieur a chiffré le nombre de manifestants sur l’ensemble du territoire à 440 000 (contre 963 000 lors de la précédente mobilisation, le 11 février, qui était un samedi).

« Il y a une incertitude, c’est ‘est-ce qu’on va voter, cette réforme ?' », s’est interrogé le ministre du Travail Olivier Dussopt, sur RTL dans la soirée. « Nous discutons de tout et à peu près n’importe quoi, sauf de la réforme », a-t-il déploré.

Les dirigeants des huit principaux syndicats français avaient décidé de manifester à Albi pour « braquer le projecteur » sur cette France des villes moyennes très mobilisées, selon le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. « Le mécontentement, la détermination et la combativité sont intacts », a-t-il assuré avant le départ de la manifestation, qui a réuni 10 000 personnes selon la préfecture et 50 000 selon les syndicats – autant que le nombre d’habitants de cette ville.

« Les élus ne peuvent pas être indifférents quand il y a autant de monde dans la rue », a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

La cortège parisien a réuni 300 000 personnes selon la CGT, 37 000 selon la préfecture, et 33 000 selon le cabinet Occurrence. Parmi elles, Estelle Hue Le Cloître, 47 ans, employée SNCF, a confié mettre « beaucoup d’espoir » sur le 7 mars.

« L’idée aujourd’hui ce n’est pas de faire nombre, mais d’entretenir le souffle », a dit la n°2 de la CFDT, Marylise Léon.

Les perturbations sont restées limitées dans les transports. Néanmoins, des vols ont été annulés et des agents d’EDF ont baissé la production d’électricité, sans provoquer de coupures de courant. Dans l’éducation, le taux de grévistes était moindre que le 7 février.

Faute de réussir à infléchir l’exécutif, l’intersyndicale a adressé un courrier aux parlementaires, hormis ceux du Rassemblement national (RN), pour leur demander de rejeter la réforme « et plus particulièrement son article 7 », qui porte le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Après plusieurs jours d’empoignades stériles, les députés abordent la dernière ligne droite des débats jusqu’à vendredi minuit, heure couperet de l’examen du texte avant sa transmission au Sénat.

Seule à maintenir encore des milliers d’amendements qui ralentissent les débats, La France insoumise (LFI) a justifié sa position jeudi soir par la voix de Jean-Luc Mélenchon : « Incompréhensible retrait des amendements du PCF. Pourquoi se précipiter à l’article 7 ? Le reste de la loi ne compte pas ? Hâte de se faire battre ? », a-t-il tancé sur Twitter.

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a dénoncé une « bascule » et un « aveu » de Jean-Luc Mélenchon, qui veut faire « traîner les débats ».

Olivier Dussopt a été de nouveau interpellé par la gauche sur le « flou » des chiffres concernant les conséquences de la réforme. « C’est la réforme Dracula : plus on l’éclaire, plus elle se transforme en cendres », a ironisé le député PS Jérôme Guedj.

« C’est lamentable ce qui se passe au Parlement », « il faut que ça avance », a déclaré à Albi le président de la CFTC Cyril Chabanier, à l’unisson de l’intersyndicale.

De son côté, le RN a déposé mercredi une motion de censure, pour savoir qui est « pour ou contre la réforme », selon sa cheffe de file Marine Le Pen. Et répondre ainsi à Emmanuel Macron qui ironisait mercredi sur des oppositions qui « n’ont plus de boussole ».

Vote ou pas, les syndicats ont en vue la journée du 7 mars que Laurent Berger envisage comme « une immense journée de mobilisation ».

D’autres actions sont prévues le lendemain lors de la journée internationale des droits des femmes. Les principales organisations de jeunesse annoncent aussi une journée de mobilisation le 9.

De quoi donner des envies de grèves reconductibles à partir du 7 mars. Si l’intersyndicale n’y a pas appelé, certaines confédérations comme Solidaires y sont favorables. Les syndicats de la RATP l’ont déjà annoncé ainsi que la CGT éboueurs.

par: Arab Observer

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