Gabon: Ali Bongo appelle la communauté internationale à l’aide
Le président du Gabon, Ali Bongo, a lancé aujourd’hui un appel à la communauté internationale depuis sa résidence, où il est détenu depuis que les militaires ont annoncé ce matin qu’ils avaient pris le pouvoir dans ce pays africain.
« Je dois envoyer un message à tous les amis que nous avons dans le monde pour leur dire de faire du bruit, parce que ces gens m’ont arrêté ainsi que ma famille », a déclaré le président dans une vidéo publiée sur le site de réseautage social X (anciennement Twitter).
« En ce moment, je suis dans la résidence et il ne se passe rien. Je ne sais pas ce qui se passe. Alors je vous appelle à faire du bruit, du bruit, du vrai bruit », a ajouté M. Bongo, précisant que son fils et son épouse se trouvaient ailleurs, mais sans donner plus de détails.
Auparavant, les putschistes avaient annoncé la dissolution de toutes les institutions gabonaises peu après que la commission électorale du pays eut annoncé la victoire de M. Bongo, au pouvoir depuis la mort de son père en 2009, lors des élections contestées du 26.
La junte militaire au Gabon a assuré dans un message télévisé que le président, sa famille et son médecin étaient assignés à résidence et a également annoncé l’arrestation de l’un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, et de son chef de cabinet, Ian Ghislain Ngoulou, parmi d’autres personnes de son entourage.
Les officiers ont accusé les personnes arrêtées de haute trahison des institutions de l’Etat, de détournement massif de fonds publics, de détournement financier international en bande organisée, de faux et usage de faux dans la signature du Président de la République, et de trafic de drogue.
Le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI) a déclaré que le vote n’était ni transparent, ni crédible, ni inclusif, et a accusé le gouvernement du pays de gouverner de manière « irresponsable et imprévisible », mettant ainsi en péril la « cohésion sociale ».
Certains pays ont réagi à ces événements, dont la Russie, qui a exprimé sa « profonde préoccupation » par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La France, quant à elle, a condamné le coup d’État et a appelé au « respect » des résultats des élections « lorsqu’ils seront connus », selon le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, dans une réaction ambiguë aux annonces qui avaient été faites précédemment.
L’annonce de la prise de pouvoir par les militaires au Gabon a suivi le coup d’État de l’armée au Niger le 26 juillet.
Le Niger est alors devenu le quatrième pays d’Afrique de l’Ouest à être dirigé par une junte militaire, après le Mali, la Guinée-Conakry et le Burkina Faso, qui ont également connu des coups d’État entre 2020 et 2022.