Ghannouchi convoqué pour enquête devant la brigade antiterroriste en Tunisie
Le président du Parlement tunisien dissous Rached Ghannouchi a été convoqué par la justice pour «complot contre la sûreté de l’État» après la tenue d’une séance plénière malgré le gel de la chambre depuis fin juillet par le chef de l’État.
Le bureau du président du parlement tunisien dissous, Rached Ghannouchi, a annoncé vendredi qu’il vient d’être convoqué par la brigade antiterroriste.
Rached Ghannouchi, 81 ans, également chef du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, a reçu une convocation jeudi par la justice «pour l’interroger sur la tenue d’une plénière mercredi», a indiqué Imed Khemiri, député et porte-parole d’Ennahdha.
La justice l’accuse «d’avoir comploté contre la sûreté de l’État, ce qui est un précédent dangereux», a ajouté Imed Khemiri, lui aussi convoqué pour les mêmes raisons. Le député n’était pas en mesure d’indiquer par quel tribunal Rached Ghannouchi a été convoqué.
Plus de 30 députés ont reçu une convocation de la brigade antiterroriste, selon Rached Ghannouchi qui a, dans un entretien, exprimé son rejet de la dissolution du Parlement. «Cette décision est nulle et non avenue et elle est contraire à la Constitution. Elle s’inscrit dans la continuité des décisions prises depuis le 25 juillet que nous avons rejetées et considérées comme un coup d’État», a-t-il dit.
Le président Saied a annoncé la dissolution du Parlement, huit mois après l’avoir suspendu pour s’arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021. Cette décision a été prise quelques heures après la tenue d’une réunion virtuelle de 120 députés, à l’appel d’une instance de direction du Parlement, bravant la suspension des activités de l’assemblée.
Pendant la plénière lors de laquelle Rached Ghannouchi était absent, 116 députés ont voté pour annuler les mesures exceptionnelles prises par Kais Saied qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent un pouvoir autoritaire dans le pays. Les députés, dont des élus d’Ennahdha et des indépendants, ont appelé en outre à l’organisation d’élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.
Kais Saied a qualifié cette réunion de «tentative de coup d’État, qui a échoué». Il a accusé les participants de «comploter contre la sécurité de l’État» et demandé à la ministre de la Justice, Leila Jaffel, d’engager des poursuites à leur encontre. Jeudi, une enquête judiciaire a été ouverte contre les députés ayant participé à la séance en ligne, a-t-on appris auprès du ministère de la Justice.
par: Arab Observer