Ghannouchi décrit les forces de sécurité tunisiennes comme les taghouts
Le chef du mouvement de la Fraternité Ennahdha Rached Ghannouchi, a fait l’objet d’un déluge de critiques sévères et d’accusations d’insultes et d’incitations contre les forces et agences de sécurité de l’État, après avoir utilisé le mot » taghouts ».
Mais on dirait que les derniers évènements et l’insistance évidente de Kaïs Saïed, à vouloir les poursuivre en justice, en mettant en l’air tout le système judiciaire qu’on les accuse d’avoir pris tant de mal à mettre en place, à l’époque de Bhiri, pour se garantir une impunité à toute épreuve, ont fini par avoir raison de leur patience et de leur self contrôle.
Et le premier à avoir transgressé cette règle aura été celui qui est le plus connu pour sa maîtrise de ses déclarations et de ses mots, en l’occurrence leur vénéré Cheikh et leader, Rached Ghannouchi.
C’est, du moins ce qui est ressorti, ce dimanche après midi, quand le Cheikh a été invité à prononcer quelques mots en guise d’oraison funèbre de l’ex directeur du bureau de Tunis d’Al Jazeera. Mis sous pression, et probablement, sous le coup d’une émotion suite au décès d’un de ses amis Ghannouchi, qui a tenu à énumérer les qualités du défunt, a, entre autres, assuré qu’il était très courageux, et qu’il n’a jamais eu peur de personne, surtout pas des policiers, les taghouts !
Intelligent comme il est, Ghannouchi a, immédiatement compris qu’il venait de gaffer. Il a marqué un temps d’arrêt, pour digérer ce qu’il venait de prononcer, mais, il n’y pouvait plus rien, le coup est parti, et plus encore, il a été immortalisé par les multiples enregistrements.
depuis leur déroute depuis le 25 juillet dernier, et leur éviction du pouvoir et de l’ARP, par le président Kaïs Saïed, les islamistes d’Ennahdha se sont fait un devoir de paraître dans l’image de gens modérés, d’un parti civil, très loin de ce qu’on leur attribue comme extrémisme et idéologie agressive.
Ennahdha s’est fixé cette obligation, pour faire bonne figure et pouvoir, ainsi, bénéficier de l’aide et soutien de ses « amis » à l’étranger, qui seraient, vraiment mis à mal, s’il leur venait de devoir aider des extrémistes.
Un dérapage qui en dit long sur la façon de penser des islamistes. Une façon qu’immuable qu’ils ne sont pas prêts de changer, quoiqu’ils prétendent le contraire.
Il est évident que les islamistes vont passer à la contre offensive, en assurant, comme à leur accoutumée, que ces propos ont été retirés de leur cadre. Mais, on dirait bien que le mal soit fait !
par: Arab Observer