Grande-Bretagne: L’inflation bondit à son plus haut niveau en 40 ans
L’indice des prix à la consommation en Grande-Bretagne a atteint 9 % sur un an, ce qui en fait l’un des plus hauts en Europe. Le pire pourrait être à venir, alors que la Banque d’Angleterre table sur un pic au mois d’octobre.
Deux Britanniques sur trois ont éteint le chauffage, près de la moitié des Britanniques conduisent moins et un peu plus d’un quart ont annulé des repas, ont montré les résultats d’une enquête publiée mardi, l’inflation en Grande-Bretagne ayant atteint le mois dernier son plus haut niveau en 40 années.
L’Office national des statistiques (ONS), équivalent de l’Insee outre-Manche, n’avait jamais vu ça. Il a calculé que l’inflation a atteint 9 % sur un an au mois d’avril : un chiffre inédit depuis 1989, date de ses premiers relevés sur les prix à la consommation. À titre de comparaison, l’inflation s’est établie à 7,4 % sur la période en zone euro, et à 4,8 % en France.
Le chiffre n’a cependant pas surpris. L’inflation était déjà de 7 % au mois de mars et l’Ofgem, la compagnie nationale qui fixe les prix pour le gaz et l’électricité, a, comme à l’accoutumée, révisé ses tarifs le 1er avril : elle a passé une hausse de plus de 50 %, du fait des tensions actuelles sur le marché de l’énergie.
Cette hausse subite, là où des États adoptent des stratégies plus lissées, explique une partie des écarts avec le reste du continent. Si l’on ajoute le prix des carburants, ces deux paramètres sont responsables de la moitié de l’inflation en Grande-Bretagne.
Ce qui n’empêche pas les prix alimentaires de grimper aussi de 7 % sur un an. Le Brexit y est pour beaucoup. Une étude de la London School of Economics a souligné que la sortie du marché commun a provoqué des hausses de prix de l’ordre de 6 % à compter de janvier 2021.
Pour le reste, les hausses des prix dans le secteur de la vente de détail et des services (plus de 11 %) et des coûts de production (de 14 %) font écho à la difficulté de trouver des intrants, notamment des métaux, mais aussi à la boucle prix-salaire qui frappe le pays.
Alors que le taux de chômage est au plus bas depuis quarante-huit ans, à 3,7 %, d’après le bilan de l’ONS (Office national des statistiques) publié le 17 mai. Les salaires ont grimpé, bonus compris, de 7 % sur un an : mais c’est insuffisant pour maintenir le niveau de vie.
par: Arab Observer