Guaido appelle à des manifestations au Venezuela
À peine une centaine de personnes ont manifesté à Caracas contre le président socialiste Nicolas Maduro, à l’appel du chef de l’opposition Juan Guaido, qui peine à mobiliser.
Malgré les drapeaux jaune, bleu et rouge du Venezuela, les slogans, ou les panneaux affichant des messages comme «Rue sans retour», le cœur n’y est plus. «On n’arrive à rien avec ça», se lamente Antonio Figueroa, en référence aux rassemblements contre le chef de l’État.
Le petit groupe s’est brièvement réuni sur l’avenue Libertador, qui relie l’est et l’ouest de la capitale vénézuélienne. Une brève altercation avec les policiers qui lui barraient la route a mis fin à la manifestation.
Le chef de file de l’opposition vénézuélienne tente de jouer à fond sur le départ du président bolivien Evo Morales, qui a démissionné le 10 novembre après des manifestations parfois très violentes de l’opposition qui l’accusait de «fraude» lors de la présidentielle du 20 octobre.
Samedi, quelque 5000 personnes, selon un source de presse, ont manifesté dans les rues de Caracas, soit bien moins que les dizaines de milliers de personnes que Juan Guaido réunissait juste après s’être proclamé président par intérim le 23 janvier.
La mobilisation de ce samedi était toutefois la plus forte depuis la grande manifestation du 1er mai organisée le lendemain de son appel au soulèvement contre Nicolas Maduro, qui avait fait long feu.
Le niveau de mobilisation populaire faisait figure de test pour le jeune dirigeant, qui tente en vain d’évincer Nicolas Maduro de la présidence depuis janvier. «Les protestations veulent dire que nous ne nous habituons pas à la tragédie. […] Il dépend de chacun de nous de faire face à la dictature», a-t-il écrit lundi sur Twitter.
L’opposition vénézuélienne accuse le successeur d’Hugo Chavez de s’être maintenu au pouvoir à la faveur d’une présidentielle «frauduleuse» l’année dernière, et le qualifie d’«usurpateur».
Le Venezuela traverse la pire crise économique et sociale de son histoire récente. L’inflation devrait y atteindre les 200 000% cette année, selon le FMI. En province, les coupures de courant sont quotidiennes, et les pénuries de médicaments et d’essence sont monnaie courante.