Haïti : Formation d’un nouveau gouvernement dirigé par Ariel Henry
Un nouveau gouvernement a été formé, mardi 20 juillet en Haïti. À sa tête, le Premier ministre Ariel Henry, qui avait été nommé par le président Jovenel Moïse juste avant que celui-ci ne soit assassiné, le 7 juillet, il s’est fixé comme tâches prioritaires le rétablissement de l’ordre et l’organisation d’élections crédibles.
Cet ancien neurochirurgien âgé de 71 ans est le septième et dernier Premier ministre nommé par le président Jovenel Moïse, juste avant que celui-ci ne soit assassiné par un commando armé le 7 juillet.
Le nouveau Premier ministre haïtien a pris officiellement ses fonctions mardi dans un pays au bord du chaos. Ariel Henry a promis de rétablir l’ordre afin d’organiser des élections attendues par la population et la communauté internationale.
« L’une de mes tâches prioritaires sera de redonner à la population l’assurance que nous mettrons tout en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité. C’est l’un des dossiers principaux auxquels le président de la République voulait que je m’attaque, car il avait bien compris que c’était un passage obligé si nous voulions réussir son autre sujet de préoccupation qu’est l’organisation d’élections crédibles, honnêtes, transparentes et inclusives », a-t-il déclaré.
Le nouveau gouvernement, dont la composition a été publiée lundi au Journal officiel, est constitué de 18 ministres dont cinq femmes. En plus du poste de Premier ministre, Ariel Henry assumera celui de ministre des Affaires sociales et du Travail.
Premier ministre par intérim lors de l’assassinat du président, Claude Joseph a ensuite montré des velléités de conserver le pouvoir. Il conserve le ministère des Affaires étrangères et des Cultes.
La cérémonie officialisant l’installation de son gouvernement à Port-au-Prince avait été précédée d’un hommage solennel au président Moïse. Chorégraphies, discours et orchestre de musique se sont succédé sur une scène entourée de bouquets de fleurs blanches et surmontée d’un portrait géant du chef de l’État assassiné.
Le bras de fer qui opposait Claude Joseph et Ariel Henry pour assumer la direction de l’exécutif a finalement tourné court durant le week-end, après une pression commune exercée par les ambassadeurs de différents pays, dont la France et les États-Unis, ainsi que par les émissaires de l’Organisation des États Américains (OEA) et de l’ONU.
Ariel Henry, qui a été plusieurs fois ministre, a promis d’œuvrer au « consensus » dans un pays gangrené par la pauvreté, l’insécurité et la corruption. Il a appelé à l’union nationale pour freiner ce qu’il a qualifié, dans une autre prise de parole la veille, de « course vers l’abîme ».
« La solution à la crise haïtienne doit venir des Haïtiens », a-t-il insisté mardi. « Tout est négociable, sauf la démocratie, les élections et l’état de droit ».
« Je demande au peuple haïtien de continuer à démontrer sa maturité politique en maintenant un climat calme et serein à travers le pays », a-t-il aussi demandé dans ce discours d’investiture.
Au sujet de l’assassinat de Jovenel Moïse, dont les funérailles nationales seront célébrées vendredi, A. Henry a confié souhaiter « des peines exemplaires et dissuasives » pour les auteurs, dans un pays où la politique a souvent généré son lot de violences.
« Ceux qui ont renoué avec cette pratique barbare devront payer pour leur forfait. Oui… tous les coupables, auteurs et commanditaires, devront être identifiés et traduits devant la justice haïtienne ».
par: Arab Observer