Inde: Echec de la motion de censure contre Narendra Modi
La motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre indien Narendra Modi a échoué jeudi 10 août 2023 à recueillir une majorité de voix, en l’absence de dizaines d’opposants, dont Rahul Gandhi, un de leurs chefs de file.
Le texte de défiance n’a pas recueilli de majorité à l’issue d’un vote oral à la chambre basse du Parlement, selon des images de la télévision. L’opposition avait surtout déposé cette motion de censure pour forcer le Premier ministre à venir s’exprimer sur le Manipur, alors que la chambre basse est largement dominée par le BJP, le parti de Narendra Modi (303 sièges sur 543).
Le texte de défiance avait été déposé sur fond de violences meurtrières dans l’État oriental de Manipur. Au moins 120 personnes y ont été tuées depuis mai lors d’affrontements armés entre la majorité hindoue Meitei et la communauté chrétienne Kuki.
Les débats ont duré trois jours, pour se terminer par un long discours de deux heures du Premier ministre, Narendra Modi. Ce dernier s’est finalement servi du Parlement comme d’une tribune électorale, à huit mois des élections législatives, pointe notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis. Narendra Modi a passé l’essentiel de son discours à se féliciter des succès de ses neuf ans de règne, et a promis que lors de son potentiel troisième mandat, l’Inde deviendra la troisième économie du monde.
Mais de la crise actuelle du Manipur, Il a été peu question. Le Premier ministre a surtout répété que cela était le résultat de la mauvaise gouvernance précédente du parti du Congrès, et a insisté sur les programmes de développement lancés dans cette partie du nord est de l’Inde. « La paix reviendra au Manipur », a-t-il assuré. L’opposition est finalement sortie avant la fin de son discours, outrée que Narendra Modi n’ait pas répondu et rappelant qu’après trois mois de crise, le Premier ministre ne s’est toujours pas rendu au Manipur.
Mercredi 9 août, Rahul Gandhi avait prononcé une diatribe contre le Premier ministre. « Vous jetez du kérosène dans tout le pays. Vous avez jeté du kérosène à Manipur et allumé une étincelle », avait-il lancé, ajoutant : « Vous êtes déterminés à brûler le pays tout entier ». Narendra Modi a répliqué ce jeudi : « Ceux qui ne font pas confiance à la démocratie sont toujours prêts à faire un commentaire, mais n’ont pas la patience d’écouter » la réfutation.
Le gouvernement avait dénoncé cette motion de censure comme une manœuvre de l’opposition destinée à faire les gros titres de la presse avant les élections générales prévues en 2024.