Ismaïl Haniyeh a été assassiné à Téhéran par une frappe israélienne

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé mercredi qu’une frappe israélienne à Téhéran avait tué son chef Ismaïl Haniyeh.

« (Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président » iranien, a écrit le Hamas dans un communiqué.

Ismaïl Haniyeh a été assassiné à Téhéran ont annoncé tôt mercredi les Gardiens de la révolution.

Un responsable de Hamas a déclaré que l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh est un acte lâche, qui ne restera pas impuni.

Il plaidait de longue date pour concilier lutte armée et combat politique au sein du groupe et entretenait de bonnes relations avec les chefs des différents mouvements palestiniens.

Le sexagénaire vivait jusqu’ici en exil volontaire entre le Qatar et la Turquie.

Né dans une famille de réfugiés d’Ashkelon (Asqalan en arabe), à quelques kilomètres au nord de Gaza, il commence ses activités militantes au sein de la branche estudiantine des Frères musulmans à l’Université islamique de Gaza, dont est issu le Hamas, avant de devenir membre de l’union des étudiants de l’Université islamique en 1983 et 1984.

Trois ans plus tard, il adhère au Hamas à sa création, alors qu’éclate la première Intifada, soulèvement qui durera jusqu’en 1993. Durant cette période, Ismaïl Haniyeh a été emprisonné à plusieurs reprises par Israël et expulsé pour six mois vers le sud du Liban.

Il s’est fait connaître aux yeux du monde en 2006 en devenant Premier ministre de l’Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives.

Après avoir pris la tête d’un gouvernement d’union, il s’était engagé à oeuvrer à la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem comme capitale, allant à contre-courant du discours officiel du Hamas qui, alors, ne reconnaissait pas ces frontières.Mais c’est sous sa direction qu’a éclaté en 2007 la quasi-guerre civile entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. Privé de sa victoire aux législatives, le mouvement islamiste a pris le pouvoir dans la bande de Gaza au prix d’affrontements meurtriers qui laissent aujourd’hui encore les rancoeurs vivaces entre les deux rivaux.

Mais la cohabitation avec le Fatah, parti du président Mahmoud Abbas, fut de courte durée. Le Hamas l’a évincé par la force de la bande de Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d’Israël de ce territoire.

Ismaïl Haniyeh a été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017 pour succéder à Khaled Mechaal, en exil au Qatar.

Sur des images diffusées par les médias du Hamas peu après le déclenchement de l’attaque sanglante contre Israël, on peut voir M. Haniyeh discuter sur un ton jubilatoire avec d’autres chefs du Hamas, dans son bureau à Doha, en train de regarder le reportage d’une télévision arabe montrant des commandos du Hamas s’emparer de jeeps de l’armée israélienne.

Alors que plus de neuf mois de guerre ont laissé des pans entiers de Gaza en ruines, M. Haniyeh a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le groupe ne libérerait les otages que si les combats cessaient définitivement.

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