Israël: Manifestation contre la réforme de la justice à la veille d’une audience de la Cour suprême
Le projet de réforme judiciaire divise toujours autant en Israël. Lundi 11 septembre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la soirée à Jérusalem, à la veille d’une audience de la Cour suprême jugée cruciale pour la suite du processus.
Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Jérusalem contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement. Les juges de la Cour suprême se réunissent mardi pour examiner les recours déposés contre une première clause de ce texte adoptée en juillet par le Parlement.
L’annonce du projet gouvernemental début janvier a donné lieu à l’un des plus importants mouvements de contestation qu’ait connu Israël depuis sa création en 1948. Le camp des opposants à la réforme manifeste ainsi chaque samedi soir, principalement à Tel-Aviv, mais aussi dans de nombreuses villes du pays.
La Cour suprême doit tenir mardi une audience exceptionnelle réunissant ses quinze juges afin d’examiner des recours déposés contre une première clause du projet de réforme adoptée par le Parlement en juillet.
Cette mesure empêche la Cour suprême d’invalider une décision gouvernementale en jugeant de son « caractère raisonnable », ce qu’elle a fait à plusieurs reprises.
Pour le gouvernement, dont plusieurs membres ont accusé à plusieurs reprises la Cour suprême d’être politisée, cette institution ne devrait prendre ses décisions qu’en se fondant sur le droit.
Alors que plusieurs médias israéliens évoquent un accord de conciliation entre le gouvernement et l’opposition sur la poursuite de la réforme judiciaire, sous les auspices du président Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu’il agissait pour « parvenir à un consensus national qui rétablira l’équilibre entre les trois pouvoirs ».
« Si un tel accord était obtenu, personne n’empêchera sa mise en œuvre », a ajouté Benjamin Netanyahu, dans une mise en garde à peine voilée à certaines voies discordantes au sein de sa majorité.
Un peu plus tôt, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, du parti d’extrême droite Force juive, s’était dit opposé à toute « capitulation ». « Je suis pour le dialogue mais contre la capitulation […]. Cette réforme est importante pour l’État d’Israël », avait-il déclaré dans une vidéo diffusée par son bureau.
Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a, de son côté, mis en garde lundi soir dans une vidéo contre une « proposition de compromis fictif ».
Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême au profit du Parlement. Mais les opposants à la réforme craignent que les changements proposés, en faisant sauter des garde-fous à l’action du pouvoir législatif et exécutif, ne fassent basculer la démocratie israélienne vers un système illibéral.