Israël: Nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire en Tel-Aviv et d’autres villes
Pour la neuvième semaine consécutive, plusieurs milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv, et dans d’autres villes israéliennes, samedi soir pour protester contre la réforme très controversée du système judiciaire voulue par le premier ministre Benyamin Nétanyahou et qu’ils jugent antidémocratique.
La coalition de droite et d’extrême droite mise en place en décembre par Benyamin Nétanyahou tente de faire passer une législation qui donnerait notamment au gouvernement une plus grande influence sur la sélection des juges et limiterait les prérogatives de la Cour suprême. Depuis l’annonce du texte début janvier, cela provoque des manifestations massives.
« Démocratie, démocratie ! » ou « honte ! », ont scandé les manifestants dans le centre de Tel-Aviv, au milieu d’une nuée de drapeaux israéliens. Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes israéliennes.
Mercredi, des affrontements ont opposé à Tel-Aviv des manifestants et la police, qui a utilisé des canons à eau et des grenades assourdissantes pour disperser la foule. Onze manifestants blessés ont été pris en charge à l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, a déclaré le porte-parole de cet établissement à l’Agence France-Presse (AFP).
Selon ses détracteurs, le texte, en visant à réduire l’influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l’Etat d’Israël. Mais Benyamin Nétanyahou et son ministre de la justice, Yariv Levin, l’estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le premier ministre et ses alliés jugent politisée.
Deux dispositions phares de la réforme – la première, qui modifie le processus de nomination des juges, et la deuxième, qui entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement – ont d’ores et déjà été adoptées par les députés en première lecture.
Une autre disposition hautement contestée de la réforme, l’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême, doit être votée en première lecture à une date ultérieure.
L’opposition, dont son chef centriste Yaïr Lapid, a accusé à plusieurs reprises le premier ministre de vouloir servir ses intérêts personnels avec cette réforme. Benyamin Nétanyahou étant lui-même jugé pour corruption dans plusieurs affaires, ses contempteurs estiment qu’en cas d’adoption de la réforme, il pourrait s’en servir pour casser un éventuel jugement venant à le condamner.
par: Arab Observer