Israël : Nouvelles manifestations contre le projet de réforme judiciaire

Des milliers d’Israéliens se sont à nouveau rassemblés samedi 6 mai dans différentes villes d’Israël, comme depuis 18 semaines, pour marquer leur opposition au projet de réforme judiciaire du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dénonçant en outre l’impact économique du statu quo actuel.

La police ne fournit pas de chiffres officiels sur le nombre de participants aux manifestations, qui ont débuté en janvier dans le sillage de l’annonce du projet par le gouvernement Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël.

Samedi, dans un communiqué, les organisateurs des rassemblements ont à nouveau accusé le Premier ministre de vouloir transformer Israël en « dictature dangereuse et messianique ». « Tant que les discussions se poursuivent à la résidence du président, aucun investissement n’entre en Israël et l’économie s’effondre », ont-ils en outre estimé.

Le président de l’État d’Israël Isaac Herzog mène des négociations depuis un mois avec des représentants du gouvernement et de l’opposition afin d’arriver à un compromis sur les termes de cette réforme, mais sans annonce d’avancées à ce jour.

Plusieurs centaines de personnes ont ainsi manifesté à Rehovot, une ville moyenne du centre d’Israël, agitant le drapeau national et bloquant un carrefour de circulation. Mais, comme souvent, c’est à Tel-Aviv, la grande ville côtière, que les opposants ont été les plus nombreux, a constaté un journaliste de l’AFP.

Après s’être retrouvés sur la place Habima, les milliers de manifestants ont marché en direction de la rue Kaplan, en agitant là aussi des drapeaux israéliens et en entonnant des chants hostiles au Premier ministre Netanyahu.

« Ministre du fiasco national », pouvait-on également lire sur une pancarte à l’effigie du ministre de la Sécurité publique Itamar Ben Gvir (extrême droite), brandie par un manifestant.

Pour celui-ci, le texte vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l’exécutif juge politisée, au profit du Parlement. Les détracteurs de la réforme estiment au contraire qu’elle risque de mener à une dérive illibérale.

Le 27 mars, Benjamin Netanyahu a annoncé une « pause » pour donner une « chance (…) au dialogue », mais la mobilisation ne s’est pas essoufflée jusqu’ici.

Jeudi, lors des précédents rassemblements, les manifestants anti-réforme avaient déjà ajouté d’autres mots d’ordre comme la cherté de la vie ou l’égalité face au service militaire, dont sont exemptés les ultra-orthodoxes.

Les partisans de la réforme judiciaire se sont eux massivement mobilisés le 27 avril à Jérusalem, à l’appel de la coalition au pouvoir.

par: Arab Observer

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