Israël révoque le statut diplomatique du personnel représentant la Norvège auprès de l’Ap
Israël a annoncé jeudi 8 aout la révocation du statut diplomatique du personnel norvégien représentant la Norvège auprès de l’Autorité palestinienne, pointant un comportement anti-israélien d’Oslo qui a dénoncé une action extrême et convoqué une représentante israélienne en Norvège.
Une ordonnance israélienne va révoquer le statut diplomatique de huit diplomates norvégiens travaillant à l’ambassade en Israël, dont les fonctions étaient de représenter la Norvège auprès de l’Autorité palestinienne, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Dans une note officielle adressée jeudi à l’ambassade, le ministère indique que leur statut diplomatique sera révoqué sept jours après la date de cette note.
La note déplore des politiques et déclarations unilatérales d’Oslo depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a déclenché en représailles la guerre dans la bande de Gaza contre ce mouvement qu’il considère comme une organisation terroriste.
Aujourd’hui, j’ai ordonné la cessation de toute représentation au nom de l’ambassade de Norvège en Israël vis-à-vis de l’Autorité palestinienne, a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, dans un communiqué, déplorant le comportement anti-israélien de la Norvège dans le cadre de la guerre dans la bande de Gaza, où Israël combat depuis le 7 octobre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Israël Katz a aussi invoqué la reconnaissance par la Norvège de l’Etat de Palestine, actée le 28 mai, ainsi que sa participation à une action en justice contre des dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale (CPI). Dans un autre communiqué, le ministère israélien a fait état de déclarations sérieuses de la part de hauts fonctionnaires norvégiens contre Israël.
Nous avons toujours pensé qu’il y aurait d’autres réactions à la ligne que nous avons adoptée mais nous sommes surpris qu’ils aient choisi cela et surtout maintenant, a déploré Espen Barth Eide. J’ai demandé une explication lors de ma réunion avec la représentante israélienne. Elle n’avait pas de réponse immédiate à me donner mais allait se renseigner auprès de Jérusalem et revenir vers nous.
L’ambassadeur d’Israël en Norvège Avi Nir-Feldklein a été rappelé dans son pays le 22 mai, en réaction à la reconnaissance par la Norvège de l’État de la Palestine.
Rappelant que la compétence territoriale de la Cour pénale internationale s’étendait aux territoires palestiniens, Oslo a estimé début août que la CPI devait poursuivre la procédure engagée contre des dirigeants israéliens et du Hamas dans le cadre de la guerre à Gaza. En juin, la Norvège avait par ailleurs annoncé une augmentation de son financement à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) de 100 millions de couronnes (8,7 millions d’euros). Pilier de l’aide humanitaire à Gaza, l’Unrwa est accusée par Israël d’être infiltrée par le Hamas.
En mai, Israël avait ordonné au consulat d’Espagne à Jérusalem de cesser d’offrir des services consulaires aux Palestiniens à compter du 1er juin, à titre de mesure punitive pour la reconnaissance par Madrid de l’Etat de Palestine. Une semaine auparavant, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège avaient annoncé leur décision de procéder à cette reconnaissance. Oslo et Madrid avaient mis en avant le rôle joué par la Norvège et l’Espagne dans le processus de paix des années 1990 au Proche-Orient.
Madrid avait accueilli une Conférence de paix israélo-arabe en 1991, deux ans avant les accords d’Oslo de 1993, qui proposaient un degré limité d’autonomie palestinienne, avec pour but final la cohabitation pacifique des deux peuples dans des contours à définir. La guerre israélo-arabe de 1967 a permis à Israël de prendre le contrôle des Territoires palestiniens de Cisjordanie, notamment Jérusalem-Est, et de Gaza. Selon la loi internationale, ils demeurent occupés jusqu’à ce jour, et toutes les colonies sont illégales. Après la guerre de 1967, la colonisation sous différentes formes s’est poursuivie, avec l’appui plus ou moins marqué des gouvernements successifs.