Jean-Pierre Marongiu documente les crimes du régime qatari dans les prisons

Périple au bout de l'enfer qatarien

Un nouveau document a révélé les crimes et violations du régime qatari, et son soutien au terrorisme, enregistrés par un ancien détenu français dans les prisons du Qatar, du nom de Jean-Pierre Marongiu, dans un livre, publié en mars par la maison d’édition française Nouveaux Auteurs, intitulé « Périple au bout de l’enfer qatarien ».

L’auteur Jean-Pierre Marongiu dit: «Le régime qatari a pratiqué toutes sortes de tortures contre les détenus, pour les forcer à signer de faux aveux, qu’il a ensuite présentés aux médias locaux, affirmant qu’il arrêtait des terroristes, pour blanchir son soutien au terrorisme devant la communauté internationale.»

Jean-Pierre Marongiu, a choisi de documenter les violations du régime qatari des droits des prisonniers, soulignant l’implication de membres de la famille dirigeante qatari Al-Thani dans des cas de torture ayant conduit à la mort et d’innombrables violations à cet égard.

L’histoire de Marongiu, un entrepreneur français, est résumée dans sa prison de Doha pour avoir signé des chèques sans solde, après une dispute avec son partenaire, un membre de la famille dirigeante qatari proche de l’émir Tamim bin Hamad.

En fait, la prison de Marongiu était une opération orchestrée, par laquelle Tamim confisquait son argent, vidait ses comptes et refusait de lui verser ses cotisations, ce qui lui a valu d’être accusé de signer des chèques sans solde et de le condamner à 7 ans d’emprisonnement.

Le Point a publié des extraits du livre de Marongiu, dont il dit: J’ai passé quatre ans et neuf mois dans une prison qatarienne, 1744 jours plongé dans l’enfer, et pire, dans l’incertitude. Incertitude quant à mon sort, quant à ma date de sortie.

Le système de kafala, qui oblige un travailleur étranger à avoir un « sponsor » local qui a tout pouvoir sur lui, jusqu’à la possession de son passeport, est un absurde et archaïque système de servage. Celui-ci m’a fait passer du statut d’entrepreneur à succès à celui de hors-la-loi. Du jour au lendemain, mon sponsor, qui n’était autre qu’un membre de la famille régnante al-Thani, m’a fait hors-la-loi pour avoir refusé de lui léguer les parts de la société que j’avais moi-même créée. Du jour au lendemain, mes comptes en banque étaient fermés et on me condamnait à un nombre indéfini d’années de prison pour m’être rendu coupable d’avoir signé des chèques sans provision, dans ce qui n’était rien d’autre qu’une parodie de procès.

Il y a quelques semaines sortait Qatar Papers, livre d’investigation co-écrit par les journalistes George Malbrunot et Christian Chesnot sur les réseaux d’influence qatariens dans l’islam de France. Celui-ci montre comment l’ONG Qatar Foundation cherche à infuser, via le financement de nombreux projets de centres culturels ou de mosquées, une culture musulmane entriste contraire aux valeurs républicaines de notre pays. Et que dire de toutes les voix qui accusent le Qatar de financer le terrorisme, aussi bien chiite que sunnite ? Il nous faut lutter contre cet expansionnisme nocif. A ces égards, gageons que les annonces récentes du Président Macron sur les financements étrangers soient suivis d’actions concrètes.

Nous devons mesurer le danger que représente un régime comme le Qatar, qui cache ses mauvaises intentions par une communication et un soft power extrêmement léchés. Et c’est mon devoir de partager ma difficile expérience pour éclairer les français sur ce qu’est vraiment ce pays : un régime autoritaire, expansionniste et irrespectueux de l’état de droit. Un régime capable de faire emprisonner arbitrairement d’honnêtes gens. Car je ne suis qu’un parmi tant d’autres. »

Près de 5 ans de vie volée. Détenu au Qatar sans procès, pendant plusieurs années, l’auteur dévoile la vérité sur son incarcération dans la prison centrale de Doha. La promiscuité quotidienne avec des djihadistes, les amitiés étranges avec des assassins au parcours glaçant, les trafics en tout genre, les tabassages en règle, les grèves de la faim pour hurler son innocence au-delà des murs, les tentatives d’évasion…

Il a ajouté : Mais ne nous y trompons pas, ne laissons pas le Qatar gagner la bataille des relations publiques ! Ce riche Emirat n’est autre qu’un reliquat des systèmes féodaux moyenâgeux, où l’opulence côtoie la misère sans la regarder, où l’esclavage moderne subsiste et où une richissime famille tient le pouvoir d’une main de fer.

La répression et les violations dans les prisons du Qatar ne se limitent pas aux étrangers et aux opposants, mais même les membres de la famille qui ne sont pas satisfaits du régime sont également victimes d’injustices et de violations pouvant entraîner la mort dans les prisons du Qatar.

par: Arab Observer

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