Joe Biden promet à Ashraf Ghani le soutien des États-Unis à son pays
Le président américain Joe Biden a reçu, vendredi, à la Maison Blanche son homologue afghan Ashraf Ghani, dans le cadre de discussions sur la sécurité de l’Afghanistan avant le retrait des dernières troupes américaines, Biden a promis à Ashraf Ghani le « soutien » des États-Unis à son pays, au moment où le retrait ouvre une période d’immense incertitude.
Nos troupes partent mais ce n’est pas la fin de notre soutien à l’Afghanistan, a déclaré le président démocrate, qui a annoncé en avril le retrait des 2 500 militaires américains encore présents sur place. Les Afghans devront décider de leur avenir, de ce qu’ils veulent, a-t-il ajouté depuis le bureau ovale, insistant sur la tâche extrêmement difficile qui attend les dirigeants afghans : mettre fin à la violence.
Objectif affiché de la Maison Blanche : travailler étroitement avec le gouvernement de Kaboul pour s’assurer que l’Afghanistan « ne redevienne jamais un refuge pour des groupes terroristes qui représentent une menace pour le territoire américain ».
Lors d’une rencontre au Pentagone avec le ministre de la Défense, Lloyd Austin, le président afghan a balayé d’un revers de manche l’hypothèse d’une « prise de pouvoir par les Taliban en six mois », soulignant que ces scénarios s’étaient « tous révélés faux ».
S’il espère toujours convaincre les Taliban d’accepter un rôle dans un gouvernement intérimaire d’union nationale, les insurgés, encouragés par leurs succès militaires, semblent peu enclins à négocier.
« Le ministère de la Défense est profondément investi dans la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan et la recherche d’un accord négocié pour mettre fin à la guerre », a de son côté déclaré le chef du Pentagone.
Joe Biden a fixé comme date butoir au retrait le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats ayant conduit Washington à renverser le régime des Taliban qui abritait les terroristes d’Al-Qaïda. Le retrait a été jusqu’ici mené tambour battant, alimentant les spéculations sur son achèvement dès juillet.
Mais nombre d’élus et d’experts redoutent que les insurgés ne reprennent le contrôle du pays et n’imposent un régime fondamentaliste proche de celui qu’ils avaient mis en place entre 1996 et 2001.
De surcroît, Ashraf Ghani paraît de plus en plus isolé et impuissant. « Ghani n’a pas beaucoup de légitimité dans son pays » et a plus que jamais besoin de « reconnaissance internationale », résume Andrew Watkins, de l’International Crisis Group. Il espère alors « ne pas être complètement abandonné par les Américains », confirme le correspondant de France 24 à Washington, Matthieu Mabin.
Depuis Paris, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait reconnu, quelques heures plus tôt, que les offensives des insurgés contre les forces de sécurité afghanes se multipliaient de manière inquiétante. « Mais le statu quo n’aurait pas aidé, le statu quo n’était pas une option », a-t-il martelé, défendant la décision controversée du président.
par: Arab Observer