Kaïs Saïed interdirait aux organisations de recevoir tout financement étranger

Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé qu’il interdirait aux organisations de la société civile de recevoir tout financement étranger, dans le cadre de ses efforts pour remodeler la scène politique du pays, ce que beaucoup considéraient comme un coup dur pour les partis politiques touchés par des apports financiers suspects de l’étranger, mené par le mouvement de la Fraternité Ennahdha.

Kaïs Saïed a souligné la nécessité de promulguer un texte interdisant le financement étranger des associations qui constituent des « extensions » de partis et des « antennes » de puissances étrangères en Tunisie.

En réalité, ces fonds transférés de l’étranger sont destinés à financer des campagnes électorales ou utilisés pour nuire à l’État. « Nous refusons toute ingérence dans nos choix ni par les fonds, ni par les pressions. Les Tunisiens sont un peuple souverain et digne ».

Saïed a déclaré lors d’une réunion avec des membres du gouvernement : « Les ONG doivent être empêchées d’accéder à des fonds extérieurs, et nous le ferons. Ce sont apparemment des associations, mais ce sont des extensions de forces extérieures. Nous ne permettrons pas que des fonds viennent de l’étranger pour falsifier avec le pays, et personne n’a la possibilité d’interférer dans nos choix sous quelque pression ou influence que ce soit.

Le nouveau projet de décret, qui devrait être publié au Journal officiel, stipule que les associations ne peuvent pas recevoir d’aides, de dons et de cadeaux de pays étrangers n’entretenant pas de relations diplomatiques avec la Tunisie. Ces associations sont également invitées à obtenir un agrément auprès de la Direction des finances. Comité d’analyse avant de recevoir tout financement étranger.

D’ailleurs, la justice détient tous les chiffres relatifs aux fonds provenant de l’étranger, a-t-il indiqué.

Le président Saïed qui a parlé dans son intervention des tentatives des symboles de « l’ancien régime » et de ceux qui se déclarent « patriotes » de retourner sur la scène nationale, après avoir, selon ses dires, pillé le pays. « Nous n’accepterons pas leur retour parce que le peuple les a rejetés. Ils ne reculent devant rien pour nuire à la patrie ».

Kaïs Saïed a également insisté sur le respect des libertés. « Nous refusons toute atteinte aux droits et libertés qui sont garantis par la Constitution ainsi que par les textes internationaux et régionaux ».

Badra Qaaloul, responsable du Centre international d’études sécuritaires et militaires en Tunisie, a déclaré que le président tunisien, parlant de la nécessité de revoir la loi sur le financement des associations, a voulu soulever le dossier de certaines associations créées par des partis politiques afin d’imposer leurs orientations religieuses et politiques, le blanchiment d’argent et la polarisation.

Qaaloul a ajouté : « Le Mouvement de la Fraternité Ennahdha était le parti le plus impliqué dans l’exploitation de fonds venant de l’étranger, qui vont apparemment à des associations et organisations, mais en réalité ce n’est qu’une couverture pour cacher des soupçons et de multiples crimes dans le domaine du blanchiment d’argent,ou la commission d’actes terroristes ».

Elle a ajouté que le projet de Kaïs Saïed n’inclut pas toutes les associations, mais plutôt celles qui opèrent sous couvert politique et avec des objectifs suspects pour servir des agendas étrangers.

par: Arab Observer

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