Kais Saied a critiqué les ingérences étrangères en Tunisie

Le président tunisien Kais Saied a critiqué mardi les ingérences étrangères en Tunisie qui visent, selon lui, à faire reculer cette jeune démocratie, et mis en garde sur les velléités de diviser la Libye voisine.

« Il y a de nombreuses indications sur des ingérences extérieures en Tunisie de la part de forces qui tentent de faire reculer » le pays, affirmé M. Saied dans une interview accordée, accusant des parties tunisiennes d’être de « connivence » avec ces forces.

Tout en assurant avoir « beaucoup d’informations » sur ces ingérences, M. Saied a refusé de donner des détails sur ces forces arguant que le « devoir » l' »empêche de parler » pour ne pas « rendre la situation (en Tunisie) plus complexe ».

Le président tunisien a également rejeté toutes les ingérences étrangères en Libye, divisée entre le gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli, et les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, que la France est accusée d’avoir soutenu.

Des partis politiques tunisiens s’étant affrontés au Parlement début juin au sujet de la position tunisienne en Libye. Le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha et son ennemi juré, le Parti destourien libre, avaient été accusés d’être manipulés.

Interrogé sur l’intervention turque en soutien au GNA, sévèrement critiquée par le président français Emmanuel Macron lors de la conférence commune lundi, M. Saied a souligné que « n’importe quelle ingérence est un danger ». « Les interventions étrangères ne font qu’envenimer » le conflit, a-t-il martelé, soulignant que « la responsabilité est partagée ».

M. Saied a mis en garde contre les tentatives pour « diviser » la Libye. « La division (de la Libye) pourrait être une porte ouverte à la division d’autres pays voisins (…), c’est un danger pour la Tunisie et sur l’Algérie », a-t-il averti.

M. Saied a critiqué le soutien apporté au GNA par le chef du Parlement tunisien Rached Ghannouchi, également leader du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, proche d’Ankara. « La légalité internationale et une résolution du Conseil de sécurité donnent une assise légale à ce gouvernement de Fayez al-Sarraj, mais cette légalité internationale ne peut pas durer » et « doit être remplacée par (…) une légitimité populaire », a-t-il estimé. « Il n’y a qu’une seule diplomatie tunisienne dirigée par le chef de l’Etat », a-t-il ajouté.

par: Arab Observer

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page