Kaïs Saïed confond le mouvement Ennahdha

Le président tunisien Kaïs Saïed a lancé, lors d’un discours à Kebili, une attaque contre les acteurs politiques et ce qu’il a qualifié de « misère politique », faisant allusion aux mauvaises conditions au Parlement.
Le discours de Kaïs Saïed était clair, Il dénonce ceux qui veulent amender l’article 45 du règlement intérieur de l’ARP, en déclarant: « C’est une maladie constitutionnelle, plus grave que la pandémie du Covid-19 ».

Et en guise de riposte, les dirigeants d’Ennahdha critiquent le discours de Kaïs Saïed et l’accusent d’avoir outrepassé le cadre de ses prérogatives.
On rappelle que le député au mouvement Ennahdha, Saïd Ferjani a critiqué, lundi 11 mai 2020, le discours du président de la République, Kaïs Saïed à l’occasion de sa visite à l’hôpital militaire de campagne de Kébili.
Dans un post sur Facebook, Ferjani a appelé le chef de l’Etat à renoncer à ce qu’il considérait comme l’incitation depuis le Sud contre le Parlement.

Il a déclaré que ceux qui ont une relation avec les partisans de Kaïs Saïed appellent “au chaos et aux effusions de sang”. S’adressant au chef de l’État il a dit: “Vous avez dépassé le cadre de vos pouvoirs depuis que vous êtes dans votre palais, il y’a ceux qui travaillent pour nommer des directeurs généraux de la sécurité … Je ne sais pas si vous vous êtes entrain de mettre en place une organisation parallèle de l’État?” … Vos partisans aiguisent les couteaux pour faire tomber le parlement et le gouvernement, et vous ne bougez pas le doigt”.

Il s’agit en quelque sorte d’une attaque frontale pour intimider le Président de la République de la part d’un député d’Ennahdha. Une telle initiative n’arrive pas seule, s’il n’avait pas eu l’aval de son chef.
Selon lui, le Chef de l’Etat entendait adresser un message à Ennahdha. Lui signifiant d’être derrière la crise politique dans le pays pour avoir entravé la réconciliation. La riposte d’Ennahdha est certainement à considérer comme un avertissement à la Présidence« .

Dans ce contexte, Bassel Torjeman a considéré que ce que Said Ferjani a dit être une menace pour Kaïs Saïed. Ennahdha ne permettra jamais la dissolution du Parlement. Car le retour aux urnes qui s’ensuivrait ferait du mouvement islamiste un grand perdant”.
Et de poursuivre: « La lenteur de la mise en place de la Cour Constitutionnelle en dit long sur les intentions de ce mouvement qui entend entraver le processus démocratique des instances indépendantes. »

Et de conclure: « Cela prouve entre autres qu’Ennahdha n’est en aucun cas un parti démocrate. D’ailleurs, Rached Ghannouchi n’en a fait qu’à sa tête lors des élections municipales en mettant en poste les personnes qui lui sont proches. En outre, il n’est pas non plus normal qu’un tel parti n’ait pas de secrétaire général depuis six mois. Depuis la démission de Zied Laâdheri. Ghannouchi a prouvé une fois de plus d’être le chef incontesté du mouvement islamiste ».

par: Arab Observer

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