Kaïs Saïed: Il y a un projet pour réviser toutes les nominations partisanes de la dernière décenni
Le président tunisien, Kaïs Saïed a annoncé, ce mercredi, lors de la cérémonie de passation entre Bouden et Hachani, à La Kasbah, qu’il y a un projet pour réviser toutes les nominations partisanes de la dernière décennie. Il a ajouté qu’il est urgent de « nettoyer » l’administration des éléments qui la paralysent.
Il a expliqué que, même le projet de la révision des nominations qui est prêt depuis longtemps, n’a pas été signé par la faute de ces éléments infiltrés qui bloquent tout dans l’administration.
Il a saisi cette occasion pour adresser des messages aux deux responsables et éclairer Ahmed Hachani sur ce que seront les grandes lignes de sa mission.
« Des cartels veulent affamer le peuple et attiser les tensions sociales. Ils seront traités avec la sévérité qui s’impose et dans le cadre de la loi. Il faut affronter les lobbies, cela suppose qu’ils rendent des comptes et de ne pas les laisser faire ce qu’ils veulent puis accuser l’État de restreindre les libertés (…) L’État n’est pas géré par les pages Facebook qui œuvrent depuis l’étranger pour nous déstabiliser (…) Nous allons continuer à assainir le pays et poursuivre les corrompus ! » a commencé par déclarer le président.
« L’État n’abandonnera jamais son rôle social et cela est son devoir (…) J’appelle tous ceux qui ont des responsabilités au sein de l’État à les assumer car ils sont là pour servir les Tunisiens et non pour entraver le travail du gouvernement comme on a pu parfois l’observer. Il y a un projet de révision des nominations qui ont eu lieu ces dix dernières années, il faut assainir l’administration (…) Certains dossiers sont prêts mais on refuse de signer pour entraver le travail du gouvernement car on a des liens avec les cartels » a-t-il poursuivi.
Kaïs Saïed a également appelé les Tunisiens à « travailler » et à cesser de formuler des revendications sans créer de la richesse. « Il n’y a pas lieu de faire des grèves et de chercher des augmentations et des primes dans des revendications sectorielles, car aujourd’hui la cause n’est ni sectorielle ni régionale mais elle est nationale car nous sommes en pleine guerre de libération (…) on ne peut pas construire la Tunisie avec des revendications sectorielles et des sit-ins quotidiens pour demander des augmentations de dix dinars et des primes de quarante dinars, pour cela il faut créer de la richesse ! » a-t-il ajouté.
Le chef de l’État a ensuite évoqué la souveraineté de la Tunisie rejetant toute forme d’ingérence dans les affaires internes du pays puis appelé la justice à assumer pleinement son rôle et en toute indépendance. « Nous n’opérons aucune ingérence dans la justice, certaines arrestations nous les avons apprises par la presse et nous ne connaissons même pas certaines des personnes arrêtées. Sans justice indépendante nous ne pouvons redresser la situation et construire le pays ! » a-t-il conclu.
Rappelons que le chef de l’État a décidé, tard dans la soirée d’hier, de limoger la cheffe du gouvernement Najla Bouden et de la remplacer par Ahmed Hachani. Dans la foulée, son successeur avait prêté serment devant le président Saïed à Carthage.
Lors de la cérémonie de passation, Kaïs Saïed a également remercié Najla Bouden pour « ses efforts », tout en soulignant cependant : « Vous avez honoré la Tunisie dans les événements internationaux mais l’approche économique et sociale reste la plus importante pour la Tunisie aujourd’hui ».